Danone doit appliquer la loi Egalim 2.
Plus de 150 producteurs se sont donné rendez-vous lundi 24 janvier devant l’usine Danone de Ferrières-en-Bray (76) pour demander une juste rémunération du lait.
à l’industriel de biaiser sa formule de prix en choisissant une base de calcul qui pénalise trois producteurs sur quatre.
Premier avertissement. C’est en substance le message que sont venus délivrer les 150 producteurs rassemblés devant l’usine Danone de Ferrières-en-Bray, lundi 24 janvier. Car la situation devient intenable pour les producteurs Danone qui voient leur entreprise proposer des prix du litre de lait bien inférieurs à ceux de la concurrence.
Pour le mois de janvier 2022, Danone affiche un prix à 339 e/1 000 l quand Lactalis, en tête, propose 378 e/1 000 l. En cause, une formule d’élaboration du prix défaillante. Comme le rappelle Hubert Dion, président de l’OP Caplait, devant les éleveurs, la formule de prix, proposée par Danone « est biaisée, car si elle prend bien en compte les coûts de production, elle s’appuie sur le quartile supérieur. En se basant sur les meilleurs, Danone pénalise ainsi trois producteurs sur quatre. Cette situation est intolérable ». Tout l’enjeu maintenant pour les responsables de l’OP est donc de parvenir à remettre sur la table cette formule de prix. Car pour Caplait, Danone doit revoir sa formule, et pas seulement donner un coup de pouce conjoncturel comme proposé, en s’appuyant sur les coûts de production interprofessionnels, comme la loi Egalim 2 l’impose. Aujourd’hui, précise Jocelyn Pesqueux, membre de l’OP, « Danone ne respecte pas la loi en ne prenant pas les coûts de production moyens. Cela fait plusieurs mois qu’on demande un changement de méthode de calcul. Il faut maintenant que Danone entende notre demande légitime ».
Étude sur les coûts de production
Pour étayer son discours avec Danone, l’OP a fait réaliser une étude auprès d’une trentaine de producteurs pour évaluer leurs coûts de production. Résultat, et sans grande surprise, ce coût de production moyen (sur trois ans) atteint les 394 e/1 000 l, proche des 405 e/1 000 l définis par l’interprofession laitière. La balle est maintenant dans le camp de l’industriel qui « réfléchit » et qui doit revenir devant l’OP dans les prochains jours. Hubert Dion, président de l’OP a donc averti les éleveurs que de nouvelles actions pourraient être enclenchées si la réponse de Danone n’était pas à la hauteur des attentes. « On ne demande pas la lune, juste une rémunération de notre travail et le simple respect de la loi. Restons donc mobilisés et prêts à agir si besoin », lâche Hubert Dion à la fin du rassemblement. Sébastien Jumel, député de la circonscription venu soutenir les éleveurs, a promis d’intervenir auprès du ministre de l’Agriculture pour qu’il fasse appliquer la loi, rien que la loi.