De nouvelles relations avec Lactalis.
L’OPNC tenait son assemblée générale jeudi 5 mars à Sées. Une réunion marquée par les nouveaux accords signés avec Lactalis. Un calcul de prix qui inclut le coût de production et de nombreuses avancées pour les producteurs.
L’organisation de producteurs Normandie Centre (OPNC) rassemble 527 adhérents, répartis dans la Manche, l’Orne, le Calvados, l’Eure, l’Eure-et-Loir et la Sarthe. À date, ils produisent 326 700 000 litres de lait livrés à Lactalis. L’assemblée générale qui s’est tenu jeudi 5 mars au lycée de Sées (61) revient largement sur l’accord-cadre signé avec l’entreprise le 26 novembre 2019 par l’Union nationale des éleveurs livreurs Lactalis (Unell), regroupement de neuf OP (4 100 producteurs, 2 milliards de litres de lait), dont l’OPNC.
Fabrice Deshayes, président de l’Association des producteurs de lait pays de la Loire Bretagne Lactalis (APLBL) retrace les étapes de cet accord, dont les négociations ont démarré en 2018 avec les EGA. « Il y a eu la prise en compte des coûts de production dans la formule de prix », la loi a aussi imposé « que ce soient les producteurs qui proposent un contrat-cadre ». Après un recours au médiateur en juin 2019, l’accord a été signé six mois après. Pour le calcul du prix, « on a essayé de travailler avec un maximum d’indicateurs publics, révèle Fabrice Deshayes, parce qu’ils sont irréfutables et qu’ils sont régulièrement publiés. Ça permet aux producteurs d’avoir de la visibilité ». Il l’admet, « la négociation n’a pas été simple, tout n’est pas parfait. Ce à quoi on a abouti, c’est un compromis ». Le président de l’APLBL salue tout de même : « peu d’entreprises ont intégré les coûts de production ». L’Unell a également obtenu la suppression de l’exclusivité des livraisons, de la clause d’atteinte à l’image et la reconnaissancedu rôle des OP, à travers la signature d’un accord.
HAUSSES RÉELLES
Arrivé en fin de séance, Fabien Choiseau, directeur des achats lait France Lactalis, martèle aux producteurs, « la loi Egalim s’est soldée par des hausses réelles, peut-être pas suffisantes, mais réelles ». Soulignant un contexte délicat pour le secteur agroalimentaire, il prédit, « l’année 2020 ne va pas forcément être facile, car chacun veut de la rentabilité sur son activité ». À la demande de Jacky Gilbert, Xavier Perrin, directeur de la région Normandie chez Lactalis, évoque l’abandon du projet d’aire AOP camembert élargi. « Nous revenons à la situation de 2018. L’AOP va évoluer, car le nouveau cahier des charges, plus exigeant, sera repris ». Le directeur de Lactalis qui vend du camembert AOP et du camembert fabriqué en Normandie appelle de ses voeux la création d’une IGP.