Déleg Génisses : un service à la hauteur des attentes.
Un peu plus d’un an après son lancement par Littoral Normand, retour bilanciel sur Déleg Génisses, un service de délégation d’élevages de génisses laitières novateur. « On est à la hauteur des attentes », confirment Romain Lalouelle et Benoit Colombel (Littoral Normand).
Début décembre, un premier lot de génisses, élevées au Gaec de La Bauquière (Guéhébert-50), est reparti sur ses terres natales. François Capelle (associé à Stéphane Lecœur au sein du Gaec) et Jonathan Boudet (salarié) ont le sentiment du devoir accompli. Avec Jean-Michel Leroy et Jean-Jacques Lecouture (deux autres éleveurs de la Manche), ils sont les pionniers de Déleg Génisses, versus stabulation d’accueil. En face, une petite dizaine de naisseurs qui, pour des raisons diverses (manque de main-d’œuvre, manque de bâtiments, déficit fourrager...), leur font confiance.
Au cœur du moteur, une mécanique conçue par Littoral Normand qui a élaboré deux cahiers des charges (un technique et un autre sanitaire) pour cadrer avec un maximum de rigueur une prestation de service en devenir en Normandie, mais opérationnelle depuis plusieurs années dans les Pays de la Loire via Seenovia et Eilyps.
De la technicite dans l’air
Le principe est simple. Le « naisseur » confie ses génisses à partir de 20 jours à un « éleveur ». A charge pour lui de conduire la future laitière jusqu'à 2 mois avant vêlage. Objectif technique : vêlage à 24 mois en passant par un PAT (Poids à Age Type) de 200 kg à 6 mois. « Ce sont les éleveurs qui ont la pression. Même si ce ne sont pas vraiment nos animaux, c’est notre responsabilité qui est engagée », s’accordent François et Jonathan.
Pas de mauvaises surprises cependant au terme du débriefing à la sortie du premier lot. Le fruit d’une organisation rationnelle. Constitution de lots homogènes, conduite en bandes, pesage 4 fois/an, système de détection des chaleurs (...), constituent les préalables d’une réussite technico-économique. « L’âge au vêlage est très important, insiste François capelle. Ce qui nous coûte le plus cher, c’est l’alimentation : 50 € par animal et par mois ». Sous la stabulation du Gaec : 180 génisses, faites les comptes.
Une indispensable confiance
Mais Déleg Génisses, ce n’est pas que de la technique. C’est aussi une affaire de relations humaines où la confiance est primordiale. Elle permet d’accepter une part d’impondérables (taux de mortalité, trayon non fonctionnel...). « La communication constitue la base d’une bonne compréhension mutuelle », souligne Benoit Colombel. Elle va de pair avec l’anticipation dans le cadre d’une contractualisation où l’improvisation n’a pas sa place.
Avec l’agrandissement des troupeaux et l’évolution des mentalités, cette délégation de service traçe son chemin. « Nous rencontrons beaucoup d’éleveurs en phase de questionnement et de réflexion, précise-t-on du côté de Littoral Normand. On a besoin d’un peu de temps pour étudier chaque situation ». Après la Manche, c’est sur le territoire de l’ex Haute-Normandie que s’expriment certaines attentes. En attendant peut-être un Déleg Génisses version AB (Agriculture Biologique).