Des aides pour mettre en place le « click and collect ».
Les exploitations, les restaurateurs, les petites entreprises et autres artisans doivent à nouveau s’adapter pendant ce reconfinement. Si au printemps les ventes en click and collect, cliquez et collectez en français, se montraient timides, aujourd’hui elles s’organisent et se développent. Un coup de pouce du gouvernement peut, dans certains cas, aider la digitalisation.
Les commerces fermés, de même que les restaurants, ne pourront pas accueillir du public mais pourront fonctionner pour les activités de livraisons et retraits de commandes », avait indiqué le Premier ministre Jean Castex lors d’une conférence de presse le jeudi 29 octobre. Le gouvernement avait, alors, promis d’aider les plus petites entreprises à prendre le chemin de la numérisation. Selon le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, seules 32 % des TPE/PME auraient un site Internet. A l’heure du numérique, triste constat…
Ce reconfinement change la donne. Livres, parfums, gros électroménagers, jouets et autres fleurs, produits jugés « non essentiels » dans un décret gouvernemental, s’achètent en un clic sur Internet et se récupèrent au pied des magasins et non du sapin. Dess ites indépendants, des plateformes mises en place par des collectivités et associations ou encore des groupes Facebook fleurissent ces dernières semaines pour éviter « la mort des petits » en assurant un minimum d’activités.
DE LA VISIBILITÉ EN PLEINE CRISE SANITAIRE
Activ, l’union commerciale de Verneuil-sur-Avre invite les commerçants et les artisans de la bourgade du sud de l’Eure à s’inscrire, gratuitement, sur son site Les boutiques vernoliennes afin d’offrir davantage de visibilité aux acteurs du territoire. Une vitrine indispensable lorsque les rideaux sont baissés. A Pont-Saint-Pierre, les commerçants ont rejoint la page Facebook créée par Julie Berry propriétaire de l’institut de beauté Instant Douc’Eure. L’objectif : répertorier les commerces de proximité de la commune et favoriser les relations entre les professionnels et les clients. A Brionne aussi, ce canal de distribution connaît ses prémices. Si le maire invite les commerçants à s’inscrire sur Ma ville, mon shopping, il réfléchit parallèlement au e-commerce local à plus long terme. Cette liste est bien-sûr non exhaustive. Des dizaines de projets fleurissent aux quatre coins du département.
MA VILLE, MON SHOPPING
Le site Ma ville, mon shopping connaît un certain essor depuis quelques semaines. Cette plateforme s’adresse aux commerçants, artisans, professionnels de l’hôtellerie et de la restauration. Elle permet de trouver des solutions telles que la création d’un site web, la mise en place d’une solution de logistique/livraison ou de paiement à distance. L’Ecole des semeurs à Beaumesnil a tenté l’expérience du digital. « Nous utilisions déjà la Cagette.net. Nous avons intégré Ma ville, mon shopping car la commune de Bernay nous l’a proposé. Aujourd’hui, cela ne fonctionne pas pour nous », note Marie-Cécile Pennequin, directrice de l’école. « Le gouvernement met en place des mesures concrètes pour soutenir la numérisation des petites entreprises. Dans le contexte des restrictions sanitaires, l’objectif est de permettre à tous les commerçants, artisans, restaurateurs de développer une activité en ligne, afin de maintenir, voire développer leur activité », peut on lire sur le site du ministère de l’Economie, des finances et de la relance. Un soutien financier à destination des entreprises et des collectivités pour mettre en place des solutions numériques est annoncé. « Un chèque numérique de 500 € sera proposé à tous les commerces fermés administrativement et aux professionnels du secteur d el’hôtellerie et de la restauration, afin de financer l’acquisition de solutions numériques de vente à distance. Un soutien immédiat de 20 000 € par commune permettra d’accompagner les collectivités locales dans la mise en place de ces solutions, pour un montant total de 60 millionsd’euros ». Le nombre de bénéficiaires est, cependant, restreint. L’Ecole des semeurs, par exemple, ne peut pas y prétendre car elle est montée en association. « Nous n’avons pas eu d’aide de l’État car, nous ne sommes pas une PME mais une association... »
LES COMMERÇANTS ET LES AUTRES
Une enquête flash a été menée du 19 au 25 novembre par les CCI de Normandie et a permis de sonder quelques 400 commerçants répartis sur le territoire normand. Les résultats concernant la digitalisation mettent en avant l’essor de la vente en click and collect. « 50 % des commerçants interrogés indiquent avoir une solution de vente à distance et 80 % disent s’être référencés sur la plateforme Géo’Local Normandie et 60 % sur une plateforme de marché ». La numérisation des commerces est en marche…
Quid des agriculteurs ? La Ferme des Sapins au Cormier « n’a bénéficié d’aucune aide par manque d’informations », déclarent Myriam et Dominique Bieuville. Ils aménageront pourtant leurs ventes en click and collect via leur site Internet et leur page Facebook. Beaucoup d’agriculteurs travaillent via des sites déjà existants comme Cagette ou Locavor ou mettent en place les ventes depuis leurs pages Facebook.