Des changements radicaux sur le troupeau et le système fourrager
Damien Olivier, éleveur laitier dans le Calvados a changé sa conduite d’élevage en s’enrichissant de pratiques d’autres éleveurs de France et d’Outre-Manche.
Veaux élevés dehors, croisement de races, regroupement des périodes de vêlages, regroupement parcellaire… sont autant de pratiques mises en place sur l’élevage de Damien Olivier après avoir participé aux voyages d’études pour éleveurs.
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F.MECHEKOUR
Dans le cadre du projet Reine Mathilde, des voyages d’études ont été organisés pour les éleveurs afin de leur faire découvrir des techniques d’élevages innovantes, inspirées de Nouvelle-Zélande, comme le maxi-pâturage, la conduite des grands troupeaux, les vêlages groupés, la monotraite, les veaux à l’herbe, le croisement de races et ainsi favoriser les changements de pratiques. Damien Olivier, éleveur laitier en agriculture biologique depuis 2010, à la Rocque dans le Calvados, en a réalisé trois d’entre eux, deux en Bretagne (2012, 2015) et un en Angleterre (2014). « Je cherchais à l’époque des solutions sur le travail. Découvrir une rationalisation à ce sujet sur des troupeaux de 300 vaches laitières retirent les freins que l’on peut se mettre avec 60 ou 80 vaches », explique l’exploitant, à la tête d’un troupeau de 45 vaches laitières (170 000 litres livrés) conduit sur 61 hectares d’herbe sans concentré.
DES CHANGEMENTS SUR LE SYSTÈME FOURRAGER
Sur l’élevage, de nombreuses modifications ont ainsi été entreprises en s’inspirant des techniques découvertes. A commencer par le système fourrager. « A cette époque-là je produisais encore des céréales. J’ai complètement arrêté ce qui m’a permis d’accentuer le découpage parcellaire pour le pâturage. Dans les exploitations visitées, j’ai vu des fermes très structurées, ce qui m’a enclin à réaliser un regroupement parcellaire. J’ai ainsi échangé avec un voisin 15 hectares situés à 1 kilomètre », rapporte Damien Olivier. En revenant de son premier voyage dans le Finistère, l’éleveur a également implanté de la chicorée. Le dernier semis date de 2015. La culture a une durée de vie de cinq ans. L’exploitant y trouve un intérêt pour décompacter les sols et limiter la concurrence avec le rumex. Il a également ramené de nouvelles pratiques concernant le troupeau. Il a accentué le croisement de races, en introduisant de la Montbéliarde sur des Prim’Holstein et de la Brune. Il a également fait momentanément un essai avec de la jersiaise. « J’essaie de plus en plus de regrouper les périodes de mises-bas et j’arrive parfois à fermer la salle de traite enfonction de la réussite de la reproduction et des conditions climatiques. J’ai également pour objectif de passer aux vêlages deux ans pour supprimer un lot et ainsi économiser et rationin formations complémentaires sur :http://idele.fr/reseaux-et-partenariats/reine-mathilde.html naliser davantage le travail. Dans cette dernière optique, j’ai réduit l’intervalle entre les traites suite à une visite à la ferme expérimentale de Trévarez. Depuis trois ans, mes journées commencent à 8 h - 8 h 30 et finissent à 18 h 30. »
DES VEAUX ÉLEVÉSDEHORS
Les bâtiments sont utilisés à minima. Une fois les vêlages faits, fin février- début mars, les vaches passent jours et nuits dehors. « L’idée de la monotraite reste dans un coin de ma tête. Je préfère pour l’instant fermer la salle de traite. » Sur l’exploitation, les veaux sont désormais élevés dehors, à l’herbe et sans concentré.« Au départ, je les mettais dans un parc. Désormais, ils restent avec les mères 24 heures sur 24. Les veaux prennent vitel’habitude de s’écarter de la salle de traite et d’attendre les mères à l’extérieur. Ils sont sevrés à 6,5 – 7 mois. A ce stade, le sevrage se passe très bien. J’ai estimé à 2 700 litres la consommation de lait par veau. Les génisses ont un début de carrière sans problème. J’espère en fonctionnant ainsi capitaliser sur la santé des veaux. »