Aller au contenu principal

Du blé dans les assiettes en plastique.

Situé dans la banlieue caennaise (14), Natureplast est leader dans la fabrication de bioplastiques et l’incorporation de coproduits. Depuis deux ans, son activité prend de l’ampleur. Elle attire l’attention des industriels comme Agrial, récemment entré à son capital, qui expérimente la création de produits à base de blé.

Objets fabriqués en bioplastique avec 30% de blé. Ils ont été développés dans le cadre d’un partenariat avec la coopérative Agrial. L’objectif : valoriser les écarts de tri dans les stations de semences.
Objets fabriqués en bioplastique avec 30% de blé. Ils ont été développés dans le cadre d’un partenariat avec la coopérative Agrial. L’objectif : valoriser les écarts de tri dans les stations de semences.
© DR.

Basée près de Caen, la société Natureplast est spécialiste en bioplastique, soit un matériau biosourcé et/ou biodégradable. « Nous sommes les seuls en France à faire ce travail de développement », se réjouit Guillaume Lebouteiller, responsable technique. Fondée en 2006, la société expérimente depuis 2015 l’incorporation de coproduits. Un pied à la fois dans la production et dans la recherche, Natureplast travaille sur une diversité de matériaux : huître, karité, pneu, pépin de raisin, lin, chanvre, miscanthus, etc. « A chaque étape de production, il y a des déchets générés », décrit le responsable technique, ingénieur chimiste de formation. Ce sont les industriels qui sollicitent Natureplast, pour « apporter une valorisation à un déchet, si possible dans une économie circulaire ».

 

Le blé, un coproduit parfait

« Jusqu’en 2019, nous n’étions que six, retrace Guillaume Lebouteiller, depuis, nous sommes quatorze ». Entre temps, une conscience écologique a soufflé sur les industriels, soucieux aussi de proposer des produits à impact environnemental moindre que le plastique, devenu le mal aimé de la planète. « On a prouvé qu’on pouvait réduire l’impact sur l’environnement jusqu’à 20 % avec l’ajout de coproduit dans les polymères », se félicite le chimiste. Entrée au capital, Agrial expérimente la création de produits à partir de ses déchets, en vue de réaliser des pièces pour agriculteurs : isolants de clôture électrique, assiettes, jardinières. « On récupère les écarts de tri dans les stations de semences », enseigne Guillaume Lebouteiller. Le plastique s’associe mal avec des produits trop humides, « le blé à 12 degrés d’humidité, c’est parfait ».

 

Anas de Bourguébus

L’approvisionnement des matières se fait en local, anas de Bourguébus (14), chanvre de la Manche, coquillages de Normandie et de Bretagne. « Ce serait un non-sens de faire venir des fibres de l’autre bout de la planète, quand on sait le nombre de déchets qu’on a chez nous. » L’utilisation de coproduits répond au besoin de réduire le plastique sans utiliser les « matériaux nobles ». La canne à sucre ou l’amidon « entrent en concurrence avec des usages en alimentation humaine ou animal, c’est ce qui dérange ». Depuis quatre ou cinq ans, un effort général est fait pour valoriser les déchets et les réduire à la source. « Le plastique reste le matériau le plus cadré pour la sécurité alimentaire, mais il faut essayer d’en faire mieux. Les produits qu’on propose peuvent faire partie de la solution ». Avec Agrial, L’équipe fait des tests pour réaliser des emballages alimentaires et des films agricoles biodégradables. Voués à être perdus, ils ne doivent perturber ni la faune ni l’eau. « En agriculture, ça peut être des films de paillage. Comme ça on ne les ramasse pas et on ne paie pas pour les jeter ».

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Eure Agricole.

Les plus lus

Il nous a quittés

Notre confrère FRANÇOIS CARBONELL, ancien rédacteur en chef et directeur délégué de l'Eure Agricole de 1989 à 2020, nous a…

Dicotylédones émergentes sur pois d'hiver.
Stratégie de désherbage des protéagineux d'hiver.
A l'approche des semis des pois et féveroles d'hiver, la préparation de sa stratégie de désherbage doit se réfléchir en…
Toujours moins de bovins en Normandie.
L'observatoire annuel 2023 de l'élevage bovin en Normandie vient de paraître. 
Plus de 80 intersections sur la D 613 entre Évreux et Lisieux. Des lieux hautement accidentogènes que le Département sécurise depuis 2021 par des mesures autres que la limitation de vitesse à 90 km/h.
Le 27 repasse au 90 sur 4 197 km de routes.
Après avoir décéléré, le Département rétropédale en repassant les quelques 4 200 km de routes départementales aux 90 km/h au lieu…
L'édition 2024 du SIAL Paris sera un millésime particulier car le salon fête ses 60 ans !
Le SIAL toujours à la pointe de l'innovation.
Le Salon international de l'Alimentation (SIAL) va fêter cette année son 60e anniversaire. L'occasion pour ses organisateurs…
Dès l'été 2025, Enedis facturera des frais de relève aux foyers non équipés d'un compteur connecté Linky.
Les résistants au compteur Linky.
Refuser l'installation d'un compteur Linky n'est pas illégale mais devient désormais un choix couteux.
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 175€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site l'Eure Agricole
Consultez le journal l'Eure Agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal de l'Eure Agricole