Du quinoa, des lentilles et des flageolets sur le plateau de Saint-André.
Bertrand Pilet a changé de cap il y a 3 ans. D’une exploitation
polycultures et élevage, l’agriculteur cultive désormais des
légumineuses et des pseudo-céréales. Rencontre.
La Ferme des mille épis est située sur le plateau de Saint-André-de-l’Eure, à Epieds. Bertrand Pilet a repris la ferme familiale en 1988 pour y cultiver des céréales « dans le respect de la planète en agriculture raisonnée ». A l’époque, l’exploitation est donc en polycultures (blé,orge, luzerne, maïs) et élevage (vaches, boeufs, moutons etvolailles).
LA MÉTÉO A CHANGÉ LA DONNE
Au fil des années, la météo devient trop variable. « En juin 2016, nous avons enregistré un mois trop humide pour la saison ». L’agriculteur se remet en question. « Je voulais autre chose. Je travaillais déjà en contrat avec la coopérative Natup sur la lentille. J’ai, alors, lancé la culture du quinoa sans pesticide en 2017. Au départ, j’ai testé trois variétés sur 90ares et me suis orienté vers cette pseudo-céréale sans OGM et sans saponine dont le goût est prononcé en céréales sans être neutre.
Parallèlement, je m’interrogeais sur l’agriculture conventionnelle. Nous traitons de plus en plus pour une efficacité moindre ». L’exploitant a alors entamé une certaine réflexion et a fait le pari de faire de l’agriculture biologique.
DES PRODUITS ATYPIQUES
Fort de son succès avec son quinoa bio, Bertrand Pilet se lance dans d’autres produits «atypiques » pour se «démarquer des collègues. Il existe une vraie demande pour les légumineuses ». Lentilles vertes, lentilles corail, lentilles noires bélouga, haricots flageolets verts, haricots mungo, plus communément appelés soja vert ont rejoint les terres de l’agriculteur. « Je ne recherche pas le rendement mais la qualité. Je souhaite offrir aux consommateurs une totale transparence sur mes produits. Producteur et récoltant, je maîtrise toutes les étapes du semis à la commercialisation des graines. Et ce, en circuit de proximité». Pour inciter les plus réticents à gouter – « car les pâtes, les pommes de terre et le riz sont les principaux produits consommés » - Bertrand Pilet ets a femme Catherine proposent des dégustations lors de marchés du terroir. « Ma femme a, également, concocté des fiches avec différentes recettes comme la tablette chocolatée au quinoa, cranberries et noisettes, le tajine au quinoa ou encore le quinoa scandinave ».
Aujourd’hui, Bertrand Pilet cultive 17 hectares en légumineuses et quinoa. « J’ai d’autres projets en tête avec toujours le même objectif : produire un produit de qualité et goûteux ». A l’horizon 2021, la totalité de la ferme sera en agriculture biologique.