Filière laitière : renvoyer l’ascenseur !
En cette période de crise, la plupart des filières sont confrontées à des difficultés, avérées ou à venir qui suscitent des craintes chez les producteurs. Pour tenter de résister, les interprofessions s’organisent, en interne ou en sollicitant l’Europe.
C’est le cas de la filière laitière qui, dès le début s’est attachée à trouver des solutions pour que, chose essentielle, la collecte ne soient pas interrompue et pour répondre, comme le rappelle la FRSEA Normandie « à la sollicitation des entreprises qui, dans ce contexte compliqué, les avaient appelés à modérer voire à réduire leur production, afin de lisser le pic de collecte attendu ». Dans ce communiqué, la FRSEA rappelle que « cet engagement total dont ont fait preuve les producteurs a donné des résultats d’ores et déjà mesurables : alors qu’une hausse de 3 % de la production était attendue en ce début de printemps, elle ne serait que de 1 % ».
Aujourd’hui, les éleveurs laitiers attendent en retour que « les autres acteurs de la filière en fassent de même ! La réponse attendue est simple et claire : le prix du lait doit être rémunérateur pour les éleveurs ». Car pour les responsables de la section lait de la FRSEA Normandie, les états généraux de l’alimentation qui « avaient permis une meilleure répartition de la valeur ainsi qu’une revalorisation du marché intérieur (…/…) doivent rester la règle et permettre de conserver un niveau de prix satisfaisant, toujours basé sur les coûts de production du premier maillon de la chaîne ».
Pour conclure, « la FRSEA appelle les industriels et les distributeurs à respecter leurs engagements et à l’Etat d’y veiller, pour que les producteurs ne soient pas les seuls à subir les conséquences de cette crise sanitaire ». Pour Laurent Duclos, président de la section lait de la FNSEA 27, « il faut se féliciter du succès du plan de gestion des volumes proposé par le CNIEL, initiative française visant à limiter sa propre production face à une pandémie qui a désorganisé les circuits de consommations habituelles. Cet acte des éleveurs doit être récompensé par une stabilité du prix du lait payé. Pour autant notre univers concurrentiel va se durcir sachant que les autres pays de l’Union Européennene gèrent pas leur production de maniéré aussi organisée que nous, FNPL et CNIEL ». A cela, ajoute Jocelyn Pesqueux, président de la section lait de la FNSEA 76, « si certaines petites entreprises souffrent énormément des conséquences du confinement, au point de mettre leur survie en péril, d’autres ont au contraire beaucoup plus vendus. Ces dernières peuvent et doivent respecter les engagements de la loi ». Pour les deux présidents, « nous allons assister à une guerre des prix sur notre territoire et c’est là que nous en appelons aux pouvoirs publics pour qu’ils fassent respecter la loi égalim pour que nos coûts de productions soient bien intégrés dans la constitution du prix final. Ce serait justice pour le service rendu à la nation par la filière laitière en continuant d’approvisionner les chaînes d’alimentation. Si nous voulons garder cette souveraineté alimentaire si précieuse cela passe par un prix rémunérateur, ne l’oublions pas et cela ne sera possible que par un renforcement de l’application de cette loi égalim ».