Génétique : en quête aujourd’hui de la vache de demain.
Vers des vaches à moindre impact environnemental et qui s’adaptent au réchauffement climatique ! Tel est un
des axes de recherche sur lequel planche la génétique animale. Pour vulgariser le sujet, Origenplus et Elvup
ont invité, le 23 novembre dernier à Le Merlerault (61), Pauline Martin, chercheuse à l’INRAE.
responsable de territoire Origenplus, une coopérative créée en
1946.
« Toute la sélection depuis 60 ans a permis de diminuer l’émission de GES (Gaz à Effet de Serre) des vaches laitières ». Une affirmation scientifique, sourcée INRAE, que chaque éleveur devrait garder en mémoire pour contrer certaines attaques.
En effet, si les ruminants représentent bien 10 % des émissions de GES, la conduite du troupeau, comme l’avancement de l’âge au vêlage permettant de diminuer la période d’improductivité, fait que la vache d’aujourd’hui est beaucoup moins polluante que celle d’hier. Au-delà, peut-on par la sélection génétique agir sur l’émission quantitative de CH4 par exemple ? La réflexion est en cours mais des questions restent en suspens. « Des vaches qui produisent moins de méthane par jour ? Par kg de lait produit ? Par kg de MS ingérée ? », interroge Pauline Martin (chercheuse en génétique à l’INRAE de Jouyen-Josas-78). En tout état de cause, la France a pris du retard sur la question, notamment par rapport au Danemark, « aux entreprises de sélection de se saisir du sujet ».
FAIRE REMONTER LES ANOMALIES
Autre sujet abordé au cours de cette réunion : l’ONAB (Observatoire National des Anomalies Bovines). Il a été créé sous l’instance du Ministère chargé de l’Agriculture et regroupe les différents acteurs concernés (INRAE, Institut de l’Elevage, Groupements Techniques Vétérinaires, Ecoles vétérinaires de Nantes, Toulouse, Alfort, et Lyon, Eliance et entreprises adhérentes, Races de France et Organismes de Sélection raciale, Contrôle de Performances). L’ONAB a besoin de votre aide pour pouvoir déceler l’apparition de nouvelles maladies et les stopper le plus vite possible. « Anomalie musculo-squelettique, atteinte du système nerveux (trouble comportemental), anomalie des phanères (corne, poil, robe), malformation ou déformation anatomique (organe manquant), défaillance du système immunitaire (...), a illustré à titre d’exemple Pauline Martin. Il faut faire remonter ces informations et nous envoyer des échantillons. A partir de 3 mêmes anomalies, on lance une étude ».
La démarche est simple. Il suffit de se rendre sur le site de l’ONAB et d’ouvrir l’onglet « déclarer une anomalie ». Le questionnaire d’une fiche de déclaration se présente en 11 parties : provenance du questionnaire, identification de l’animal porteur, description générale de l’animal, anomalies des muqueuses, poils ou de la peau, anomalies de la tête, du corps, des membres, du comportement ou de la conscience, environnement sanitaire, hypothèse d’anomalies connues et commentaires généraux et autres informations disponibles.
Vous pouvez ne remplir que les parties vous concernant, cependant. Vous pouvez également y joindre des photos. In fine, « la recherche, c’est long, et l’amélioration génétique aussi, d’où la nécessité d’anticiper sur les besoins futurs, préconise Pauline Martin. Les caractères sont toujours plus complexes et difficiles à mesurer. Il faut investir pour phénotyper ». Reste que, parfois, les choix politiques dépassent les choix de la recherche. Un autre « hic ».