Grâce à Fermes and Co : du textile à l'alimentaire.
Le 12 janvier prochain, Jean-François Abdelli ouvrira à Argentan (61) son magasin d'alimentation Bienvenue à la Ferme. La résultante de la crise sanitaire qui a secoué le cocotier de la distribution et de sa rencontre avec Patricia Sijilmassi, directrice générale de Fermes and Co.
Il est encore en quête de produits, carnés et de légumes notamment.
Jean-François Abdelli est à la tête d'un réseau de distribution de prêt-à-porter créé en 2000. Une entreprise d'une centaine de collaborateurs avec des magasins à Flers-de-l'Orne (siège social), Argentan, Avranches, Granville, Vernon et Fécamp. La crise sanitaire est passée par là avec son lot de fermetures temporaires. « On n'était pas essentiel », lâche-t-il. Un coup de griffe dans un contexte « de marché textile orienté à la baisse et concurrencé par de nouveaux modes de commercialisation. Il nous fallait nous diversifier ».
Une diversification
Jean-François Abdelli n'est pas d'origine agricole, mais partage ses valeurs « beaucoup plus terre à terre que dans d'autres secteurs. Je voulais remettre l'église au coeur du village ». Sa rencontre avec Patricia Sijilmassi (chargée du développement de la marque Bienvenue à la Ferme) va matcher. La société Fermes and Co, propriété de l'APCA (Assemblée Permanente des Chambres d'Agricuture), recrute. Un dossier ouvert en janvier dernier et dans lequel les planètes vont presque parfaitement s'aligner. « J'ai la chance de disposer du bon collaborateur en la personne de Julien Beaugrand pour gérer ce type de magasin ». Un magasin encore en travaux, mais qui devrait ouvrir le 12 janvier 2022. L'investissement est important. Les contraintes liées à l'alimentaire (le respect de la chaine du froid ou bien encore la gestion des stocks par exemple) sont bien plus draconiennes que celles inhérentes au textile. Avec ses 200 m2, le magasin Bienvenue à la Ferme emploiera 4 personnes.
Côté logistique, rien à voir non plus entre les deux mondes en termes d'offre et d'achalandise.
Fermes and Co n'est pas une centrale d'achat. Alors, pour l'heure, Julien Beaugrand bat campagne. Son challenge consiste à trouver, en proximité et en privilégiant la marque Bienvenue à la Ferme sans que cela ne constitue une exclusivité, le maximum des 1 500 références que le magasin souhaite proposer en rayon. Le recrutement se fait par ronds concentriques, mais bien sûr, pour certains produits comme l'huile d'olive ou bien encore le vin, il faudra s'éloigner de plusieurs centaines de kilomètres de l'épicentre argentanais.
Recherche viande et légumes
« Notre démarche est très bien accueillie par les agriculteurs », se félicite Jean-François avant de lancer un appel : « nous manquons encore de viande et de légumes ». Alors si ça vous dit (...), d'autant plus que les négociations sont sincères. Le magasin Bienvenue à la Ferme ne privilégie pas le bio. « Il faut que chacun gagne sa vie. Ce n'est pas parce que je suis dans la distribution que je vais étriller mes fournisseurs, c'est un contrat gagnant-gagnant se veut rassurant Jean-François Abdelli. Au final, c'est le consommateur qui aura le dernier mot ». Reste à gérer les volumes qui sont météo dépendants. Ce n'est pas comme dans le textile où il suffit presque d'appuyer sur un bouton. « C'est plus compliqué qu'avec une centrale d'achat, reconnait Jean-François Abdelli. On travaille en fonction des saisons, des rendements et avec des produits essentiellement frais ». Le bon sens paysan en résumé.
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Jean-Marie Lenfant, président délégué du réseau Bienvenue à la Ferme.
« C'est un projet qui a du sens et qui s'inscrit dans un cercle vertueux au service des consommateurs, des producteurs et de l'emploi dans les territoires. Le fait que la présidence de la structure soit assurée par un élu Chambre d'agriculture est le garant de la marque. Cela fait partie de notre ADN ».