Inondation : Seine de ménage dans les cultures
Dans les basses vallées du département, la Seine est sortie de son lit et risque bien de provoquer des scènes de ménage dans les cultures d’hiver et même de printemps.

« J’ai 60 hectares de blé sous l’eau ! » A Port-Mort, petite commune située dans un triangle Les Andelys/Gaillon/ Vernon, François Le Halleur (responsable FNSEA 27) tire la sonnette d’alarme. L’eau est d’abord remontée par capilarité puis la Seine est sortie de son lit innondant par débordement des centaines d’hectares, pincipalement du blé. « Toutes ces cultures seront à casser », craint-il. Car même si le printemps pointait le bout de son nez dans les jours à venir, la Marne, 500 km qui prend sa source sur le plateau de Langres et se jette dans la Seine à Alfortville (Val-de-Marne) et alimentée notamment par la fonte des neiges, est loin d’avoir dit son dernier mot.
Une sole printannière à revoir
Pas certain que ces surfaces soient suffisament réessuyées dans les prochaines semaines pour les premiers semis de lin et de betterave. Pour les agriculteurs les plus impactés, c’est donc tout l’assolement qui est à revoir. Il faudra remplacer les cultures d’hiver asphyxiées et revoir sa copie pour celles de printemps. Alors on pense maïs mais la ressource en semence sera-t-elle disponible dans les négoces privés ou coopératifs ? François Le Halleur en doute : « la double peine », commente-t-il. L’impact économique risque ainsi d’être douloureux sur des trésoreries déjà exsangues d’autant plus en l’absence d’assurance climatique.
Un nettoyage de printemps
Au-delà du volet agro-économique, c’est à un grand nettoyage de printemps de ses parcelles que se prépare François Le Halleur. En débordant, puis en se retirant, la Seine abandonne dans la terre nourricière son flot de détritus : sacs poubelle, canettes en fer, plastiques voire même des préservatifs et des seringues usagées... Il faut donc collecter tous ces immondices et trouver des solutions de stockage avant d’envisager tout travail du sol. Dans ce surplus de travail et cette obligation environnementale, la profession agricole souhaiterait une plus grande écoute et un petit coup de main des collectivités locales.
Reste la biodiversité piscicole. De nombreux poissons vont se retrouver piégés dans les trous d’eau. François fera ce qu’il pourra pour en sauver un maximum mais un esprit citoyen, notamment des pêcheurs, sera toujours apprécié.
Rendez-vous dans quelques semaines pour la suite de cet épisode !