Irrigation : la sécheresse s'installe alors que l'été n'a pas encore commencé.
Laurent Tessier, directeur de la DDTM de l'Eure a réuni le 2 juin le comité départemental de la ressource en eau. Rassemblant les représentants des collectivités territoriales, des usagers, la profession agricole, l'association des Irrigants de l'Eure, des services de l'État et de Météo-France, cette instance s'est réunie pour faire le point sur la situation des nappes, des cours d'eau au niveau départemental.
Réglementairement, plusieurs textes, guides sont parus en mai en lien avec la gestion de la sécheresse et la protection de la ressource quantitative : l'arrêté-cadre de l'Eure, le SDAGE 2022-2027 qui intègre notamment un volet important sur le réchauffement climatique et sa prise en compte.
En raison de la tension quantitative, notamment sur le bassin de l'Avre, des travaux de mise en place d'un arrêté interpréfectoral sur le bassin de l'Avre avec les départements de l'Eure-et-Loir et de l'Orne, sont en cours. Mais, cette année encore, l'arrêté-cadre de l'Eure s'appliquera sur ce bassin. Un nouveau bassin a été ajouté, celui du Marais Vernier qui sera suivi plus spécifiquement dans le cadre des prélèvements pour ajuster le niveau des mares.
UNE SECHERESSE QUI S'AMORCE
Alors que l'hiver a été moins pluvieux que l'année précédente et que le déficit pluviométrique s'est poursuivi en avril et mai, la sécheresse des sols s'est installée plus précocement sur notre territoire. La situation début mai 2022 est marquée par la généralisation de la vidange estivale des nappes phréatiques.
Sur la gestion de la ressource, plus globalement, certaines zones du département sont en tension et la question de la gestion collective, de partage de la ressource pourrait se poser à l'avenir, notamment pour les nouveaux projets de forage. Si les prélèvements d'eau pour l'irrigation restent assez faibles, de l'ordre de 6%, les demandes augmentent et restent concentrées sur quelques mois de l'année.
La pluviométrie durant le mois de mai 2022 a été particulièrement faible et peu de précipitations sont attendues dans les jours à venir. La situation des cours d'eau est proche de la normale grâce au soutien des nappes, mais dans une tendance de sécheresse prononcée au regard des débits.
Les agriculteurs présents ont exprimé leurs inquiétudes et l'impact déjà perceptible sur certaines productions de printemps : les cultures légumières, des problèmes de levée de maïs et certains lins qui ne seront pas récoltables.
Compte tenu de la faiblesse constatée de la ressource en eau en ce début de printemps, conjuguée à une situation prévisible de sécheresse, le département pourrait est placé d'ici fin juin 2022 en vigilance sécheresse. Ce dispositif n'impose pas de restriction, mais permet le déclenchement d'une campagne de sensibilisation et d'information afin d'inciter la population à limiter ses usages en eau.