« Je viens soutenir les éleveurs qui travaillent pour nous nourrir. »
En visite dans l’Eure, Julien Denormandie a pu constater la solidarité entre les agriculteurs en ces temps difficiles du confinement.
Julien Denormandie, a tenu à exprimer son soutien aux
éleveurs et producteurs locaux touchés eux-aussi par la crise
sanitaire
Au Gaec des Sablons, au Plessis-Hébert, il a fallu s’adapter lors du premier confinement. Les agriculteurs ont mis sur pieds avec d’autres producteurs du département un marché fermier dans la cour de l’exploitation, pour pouvoir vendre leurs produits. L’opération a été un succès puisque ce marché improvisé ne s’est pas arrêté avec le déconfinement. Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture, était vendredi dernier dans la cour de cette ferme pour apporter un soutien aux producteurs locaux pendant cette crise sanitaire.
ÊTRE TRANSPARENT AVEC LE CONSOMMATEUR
La famille Buisson élève 120 chèvres et 100 vaches laitières. Si le lait de vache est livré à Sodiaal, le lait de chèvre est transformé sur place et tout est vendu en direct, principalement sur les marchés. Daniel Buisson, le père, installé avec sa femme Elise et ses deux enfants Sandra et David, explique au ministre : « nous avons participé il y a 30 ans au démarrage de ce qu’on appelait les productions nouvelles telles que le fromage de chèvre, ou le foie gras. On a commencé avec 25 chèvres ». Pour réussir, Elise, qui gère la transformation, explique que le secret, « c’est de faire un bon produit, d’être transparent avec le consommateur ». Julien Denormandie souligne que c’est important de « garder le moral ». Pour le Gaec, l’entraide entre agriculteurs est primordiale. « On travaille les uns avec les autres, on s’échange les produits », explique Daniel Buisson.
Au début du premier confinement, les grandes et moyennes surfaces sont venues les chercher, car elles manquaient de produits. Le ministre espère que cela reflète un changement d’état d’esprit et il rappelle qu’il vient de signer avec sept enseignes un partenariat pour favoriser les produits locaux dans les rayons. L’opération sera visible début 2021 sous l’appellation « plus près de vous, plus près de vos goûts », révèle-t-il.
DES PRODUCTIONS PLUS IMPACTEES
Le confinement n’est pas toujours bien vécu. Si le Gaec des Sablons a su rebondir en créant un marché fermier sur son exploitation, d’autres producteurs souffrent. « Le cidre, le miel, les volailles sont des productions plus impactées. Il existe des vitrines sur internet pour référencer les producteurs mais cela ne suffit pas, ce qu’il nous faut, c’est vendre », explique Jean-Marie Lenfant, responsable des circuits courts à la chambre d’agriculture. Un constat partagé par Julien Denormandie. « On vit une période difficile, mais il y a des milliers d’hommes et de femmes qui se lèvent tôt afin de permettre au peuple français d’avoir des aliments », insiste-t-il lors du point presse qui a suivi la visite. « Je suis ici pour témoigner du soutien et de la gratitude de la Nation à ces éleveurs qui travaillent pour assurer la chaîne alimentaire. Il n’y a pas que la passion, il y a aussi l’envie et la détermination à toujours savoir s’adapter, comme ici avec ce marché du samedi à la ferme. Cette exploitation fait partie des beaux exemples dont on parle trop peu ».
Il rappelle que pour aider les agriculteurs à rebondir, le plan de relance comprend un volet agricole de 1,2 milliard d’euros. Il assure que les démarches seront simplifiées pour répondre à l’attente des organisations professionnelles. Comme exemple, il cite le plan protéines qui doit être lancé cette semaine, avec un budget de 100 millions d’euros. « Il faut qu’on arrête avec le tourteau de soja importé et qu’on inverse la situation en investissant massivement dans les grandes cultures d’oléoprotéagineux. C’est une volonté partagée ». Concernant les circuit courts, il rappelle l’importance des plans d’alimentation territoriaux avec un budget porté à 80 millions d’euros pour les deux prochaines années. Il explique le travail en cours sur l’approvisionnement des cantines, avec la mise en place de légumeries et conserveries, que l’Etat finance à hauteur de 50 millions d’euros.
Pour la famille Buisson, la visite du ministre est une « récompense, qui souligne un travail de longue haleine », débuté avec les grands-parents de Daniel avec quelques hectares. Que de chemin parcouru puisqu’aujourd’hui, l’exploitation permet de faire vivre quatre personnes sur des terres réputées difficiles dans ce secteur du département.