Journée lait FNSEA 27 : s'approprier le prix conforme
Le prix des 1 000 litres payé au producteur diffère d'une entreprise à l'autre, mais le mieux-disant n'est pas forcément le plus partageur de valeur ajoutée. Tout dépend de son mix-produit. Se référer au prix conforme constitue une approche plus objective.
Canappeville ont bénéficié d'un cours particulier de construction du prix du lait, de défense syndicale et d'organisation interprofessionnelle.
La meilleure des façons d'investir en l'avenir.
« Calculez le prix conforme entreprise par entreprise », a insisté Daniel Perrin. Le secrétaire général de la FNPL, producteur Sodiaal en Meurthe-et-Moselle, était l'invité de la section lait FNSEA 27 qui s'est réunie le 13 avril dernier à Canappeville en présence de représentants de Seine-Maritime. Élaboré par le syndicalisme, cet outil a pour but d'évaluer le prix du lait payé par les différentes laiteries en tenant compte des spécificités de leur mix-produit et des indicateurs de marché dans un contexte Egalim respecté. Une façon de prendre un peu de recul sur le prix facial tout en disposant d'arguments de négociation objectifs. L'occasion aussi de s'apercevoir qu'il y a encore quelques euros à gratter chez certains mieux-disants.
UN INDICATEUR DECRIE
La décision de Sodiaal d'utiliser le nouvel indicateur Atla « beurre-poudre » pour le mois d'avril avec pour conséquence une baisse de 47 e s'est vite invitée au coeur des débats. « La FNPL n'a jamais donné son accord contrairement aux affirmations de Damien Lacombe (ndrl : le président de Sodiaal) », s'est fâché Daniel Perrin. Les producteurs normands acquiescent sur le fond tout en regrettant quelque peu la forme. « Je n'ai pas bien avalé le communiqué de presse. On a fragilisé notre interprofession », regrette Manuel Gavelle. Au-delà, les dommages collatéraux se font jour comme « OPNC UNELL qui n'arrivent pas à faire respecter l'accord avec Lactalis parce que Sodiaal ne respecte pas la règle ».
Des règles qu'il faudra cependant suivre pour assurer la souveraineté alimentaire dans une période de turbulences et d'incertitudes. La collecte mondiale dans les grands bassins baisse depuis 8 mois. Le cheptel laitier est en recul. Parallèlement, 47 % des éleveurs laitiers vont partir à la retraite d'ici 2027 en France. Quid du renouvellement des générations ? « Il ne faut pas se démoraliser, se veut rassurant Laurent Duclos. Nous disposons d'une des filières les mieux organisées via le syndicalisme. Nos OP doivent monter en puissance pour aller chercher de la valeur ajoutée ». Egalim 2 a fait naître de gros espoirs, mais l'explosion des charges a perturbé la stabulation. « Il faut sensibiliser nos industriels et la grande distribution ». Objectif 40 EUR pour l'éleveur et autant pour le transformateur. « L'élevage est aussi un enjeu de biodiversité, » argumente en sus Laurent Duclos.