Aller au contenu principal

La conjoncture laitière toujours marquée par la crise du Covid-19.

Alors que la collecte européenne et nationale est toujours dynamique, les marchés restent tiraillés et dépendent des débouchés. Si la vente en GMS poursuit sa croissance sur le lait liquide, le beurre et la crème, la fermeture de la grande majorité de la restauration hors foyer pénalise les autres segments et surtout les fromages à la coupe.

Les cotations de produits industriels à mi mai
2020, en France.
Les cotations de produits industriels à mi mai
2020, en France.
© CRIEL NORMANDIE LAIT

La collecte européenne a maintenu son dynamisme sur l’ensemble du premier trimestre (+ 1,1 % en mars et + 1,4 % sur trois mois). Au mois de mars, la hausse de collecte s’est ralentie en Allemagne (+ 0,5 %) et en France (+ 0,6 %), tandis qu’elle reste soutenue aux Pays-Bas, en Pologne et en Irlande. La collecte est en baisse au Royaume-Uni (- 1,7 % en mars).

La situation pourrait se dégrader en avril avec des épisodes de sécheresse observés en Europe et des incitations à une limitation de la production de la part de certains opérateurs. Le prix moyen du lait payé à la ferme en mars est resté stable en Allemagne, mais a chuté au Royaume-Uni, en Pologne, et aux Pays-Bas. La Commission européenne a validé la mise en place de mesures d’aide au stockage privé pour les fromages, le beurre et la poudre de lait écrémé. Au 18 mai, les demandes d’aide au stockage recensées au niveau européen totalisent 24 000 tonnes de beurre, 3 400 tonnes de poudre de lait écrémé, et 34 400 tonnes de fromages. L’Espagne, l’Irlande, l’Italie et le Royaume-Uni ont déjà consommé leurs allocations nationales.

 

CONJONCTURE FRANÇAISE

La collecte française montre une croissance moins marquée sur le mois de mars (+ 0,6 % par rapport à mars 2019), en raison d’une baisse de collecte dans les bassins de production du Grand Ouest (- 0,7 %) et de la Normandie (- 0,1 %). La collecte nationale est en hausse de 1 % sur l’ensemble du premier trimestre. La crise du Covid-19 et l’instauration de mesures de confinementont fortement perturbé les débouchés commerciaux. Dans ce contexte, le CNIEL a mis en place, avec l’accord de la Commission Européenne, un dispositif d’incitation financière à la limitation de production sur le mois d’avril afin d’atténuer le pic de collecte saisonnier et d’éviter à la filière de jeter du lait. Le sondage hebdomadaire de FranceAgriMer indique une collecte stable en avril par rapport à l’année dernière. Après une forte baisse des prix des produits industriels, ceux-ci semblent s’être stabilisés sur les dernières semaines. Les cours de la poudre de lait écrémé se maintiennent légèrement au-dessus de 1 900 € /t, ce qui reste proche du niveau du prix d’intervention (1 698 €/t). La cotation des nouveaux contrats de beurre se maintient égalementdébut mai autour de 2 700 € /t.Les cours de la poudre de lait entier repartent à la hausse depuis 3 semaines (+ 250 € /t à 2 730 € /t), tout comme ceux de la poudre de lactosérum (700 € /t à date, contre 640 € /t il y a 4 semaines.

Les débouchés des produits laitiers français sont perturbés et connaissent, suivant les circuits, des situations hétérogènes. D’un côté, la consommation est en forte hausse en grande distribution. Les ventes ont bondi à partir de la semaine précédant le début du confinement pour toutes les grandes catégories de produits laitiers : de très fortes hausses ont été enregistrées pour le lait liquide, le beurre et la crème. La hausse est plus modérée pour l’ultra-frais et les fromages en libre-service. De l’autre côté, les ventes sont en nette baisse sur les circuits traditionnels (crémiers-fromagers et marchés) et en vente à la coupe (avec un impact important pour les filières de fromages AOP). La fermeture de la grande majorité de la restauration commerciale et collective pénalise aussi les ventes de certains fromages. Les prix de vente au consommateur sont relativement stables sur 1 an, avec un léger recul en avril par rapport au début d’année : la baisse est peu significative, sauf pour le beurre (- 0,6 points) et les fromages (- 0,7 points). Le prix du lait standard conventionnel de FranceAgriMer (38 g / l MG et 32 g / l MP) s’établit à 329 €/1 000 l, se rapprochant du prix allemand qui est de 326 €/1 000 l en mars.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Eure Agricole.

Les plus lus

Il nous a quittés

Notre confrère FRANÇOIS CARBONELL, ancien rédacteur en chef et directeur délégué de l'Eure Agricole de 1989 à 2020, nous a…

Dicotylédones émergentes sur pois d'hiver.
Stratégie de désherbage des protéagineux d'hiver.
A l'approche des semis des pois et féveroles d'hiver, la préparation de sa stratégie de désherbage doit se réfléchir en…
Plus de 80 intersections sur la D 613 entre Évreux et Lisieux. Des lieux hautement accidentogènes que le Département sécurise depuis 2021 par des mesures autres que la limitation de vitesse à 90 km/h.
Le 27 repasse au 90 sur 4 197 km de routes.
Après avoir décéléré, le Département rétropédale en repassant les quelques 4 200 km de routes départementales aux 90 km/h au lieu…
Toujours moins de bovins en Normandie.
L'observatoire annuel 2023 de l'élevage bovin en Normandie vient de paraître. 
Dès l'été 2025, Enedis facturera des frais de relève aux foyers non équipés d'un compteur connecté Linky.
Les résistants au compteur Linky.
Refuser l'installation d'un compteur Linky n'est pas illégale mais devient désormais un choix couteux.
Police environnementale
Loi de 2019 sur l'OFB : entre critiques et recommandations.
À la suite des récentes mobilisations agricoles, la commission de l'aménagement du territoire et du développement durable du…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 175€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site l'Eure Agricole
Consultez le journal l'Eure Agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal de l'Eure Agricole