La Cran et les deux Crédit agricole normands signent pour l'agriculture.
Clément Lebrun, éleveur à Gonneville-sur-Mer (14), a reçu, lundi 18 octobre 2021, les deux caisses régionales normandes du Crédit agricole et la Chambre régionale d'agriculture. Les trois présidents ont signé une convention qui harmonise leurs pratiques tout en s'adaptant aux territoires.
Une Chambre d'agriculture régionale, deux caisses du Crédit agricole dans les ex Haute et Basse-Normandie. Et des actions menées sur les territoires pour répondre aux enjeux de l'agriculture. C'est à partir de ces composantes que Sébastien Windsor, Daniel Epron et Pascal Lheureux, présidents de la Cran, du Crédit agricole Normandie et du Crédit agricole Normandie-Seine ont signé une convention-cadre, lundi 18 octobre 2021, à Gonneville-sur-Mer. La convention a pour objectif d'harmoniser le fonctionnement des territoires en adoptant des positions communes sur l'agriculture pour répondre, de manière coordonnée, aux enjeux régionaux.
L'exemple de Clément
Le rendez-vous était donné chez Clément Lebrun. L'éleveur a la double casquette : il est vice-président de la Chambre d'agriculture du Calvados et président de la caisse locale de Dozulé. Il compte quinze kilomètres de haies dans son exploitation. « L'élagage, uniquement du bord des routes, me coûte 1 700 EUR/an. La pousse annuelle des haies me fournit 280 m3 de bois, sans taper dans les stocks », chiffre l'agriculteur. Depuis une dizaine d'années, il en utilise une partie en plaquettes bocagères utilisées en litière pour ses Limousines et en vend à la collectivité de Dozulé qui a investi dans une chaudière à bois déchiqueté. Clément Lebrun fait aussi partie du projet Carbocage pour valoriser le carbone stocké. « A la Cran, nous essayons de structurer une association pour offrir les crédits carbone aux entreprises locales, qui pourront le mettre en avant dans leur RSE au lieu d'aller planter des arbres à l'étranger », abonde Sébastien Windsor. Daniel Epron ajoute pour le Crédit agricole Normandie : « la puissance de notre réseau permet de mettre en relation ceux ont des problèmes d'émission de carbone avec ceux qui peuvent y répondre ».
Enjeux communs, réponses partagées
Voilà l'exemple concret de collaboration entre la banque, la Chambre et l'agriculteur mis en avant. D'autres actions de ce type existent dans les ex Basse et Haute Normandie, adaptées au territoire. « La profession cherche de la valeur ajoutée : des circuits courts oui, mais pas dans toutes les filières ; les citoyens ont des attentes sur les ZNT, mais qui va payer ? 50 % des agriculteurs partent à la retraite d'ici dix ans », cite Sébastien Windsor comme autant d'enjeux communs aux deux anciennes régions et pour lesquels la prospective et les réponses doivent être partagées. Pascal Lheureux illustre une solution sur le point de la vente à la ferme : « nous fournissons un service de paiement sécurisé pour la vente directe ».
Transition, transmission et recherche de valeur ajoutée sont donc au coeur de la nouvelle convention-cadre.