La filière ovine dans la tourmente pour Pâques.
Le monde agricole souffre depuis le début du confinement
lié au coronavirus.
La filière ovine également. Elle subit les effets de la crise sanitaire. Moins de ventes alors que les fêtes de Pâques approchent à grand pas.« Quelques jours avant le confinement, nous avons reçu plus de clients que d’habitude dans notre magasin à la ferme. Nous n’étions pas préparés à cela »,lance Christophe Guicheux de la ferme d’Illièvre, à Sylvains-les-Moulins. L’agriculteur, qui vend sa production ovine exclusivement en direct dans sa ferme, a aussi enregistré une forte demande la première semaine du confinement. « Le panier moyen a explosé. Il a été multiplié par deux ». Depuis, l’envers de la médaille, 60% de commandes en moins…
Aujourd’hui, l’interdiction des rassemblements posent question. Les producteurs de la filière ovine écoulent une bonne partie de leur production entre mars et avril, notamment pour les fêtes de Pâques. « Cette période représente 25 % de mon chiffre d’affaire ». Cette décision du gouvernement couplée à l’arrêt des commandes des collectivités dues à la fermeture des écoles et à la fermeture des marchés mettent en péril la stabilité des exploitations. « La filière ovine dans le département est déjà très fragile », les producteurs doivent trouver des solutions. « Je vais proposer, pour Pâques, des portions plus petites, du gigot coupé, des produits transformés… Des mets plus raffinés comme à Noël pour 4 à 6personnes », annonce Christophe Guicheux.
MUTUALISER
Avec cette baisse d’activité, les agriculteurs doivent garder les bêtes plus longtemps donc les nourrir davantage. « C’est du vivant lorsque l’agneau est prêt à partir, il est prêt à partir. Il va falloir le maintenir pour éviter qu’il devienne trop gras ». Du côté de la section ovine de NatUp, un point est effectué chaque semaine avec les abattoirs. « Il y a 15 jours nous avons eu une forte demande. Les abattoirs ont fait des réserves. Depuis la semaine dernière, les commandes sont moindres. Ce n’est pas comme d’habitude mais les agneaux annoncés partent cette semaine. Ce qui est rassurant », note Guillaume Métayer, président de la section ovine chez NatUp.
L’incertitude domine cependant chez les exploitants. « La consommation pour les fêtes de Pâques est floue. Le temps jouera certainement. S’il fait beau, les français pourront faire des barbecues en petits comités, entre les seuls membres vivants sous le même toit ». Aujourd’hui, les adhérents de la section ovine de NatUp ne ressentent pas vraiment les effets du confinement. « La mutualisation entre éleveurs est une force dans un moment de crise comme celui que nous traversons. Avec la coopérative, nous avons différents débouchés. Nous pouvons, donc, jouer, sur plusieurs tableaux pour le moment ». Et l’avenir ? « Nous avons vendu le plus gros de nos troupeaux en janvier. Nous sommes en fin de troupe mais la crise sanitaire aura une incidence par rapport à la prochaine lutte. Il faut adapter le travail. La tonte et l’insémination sont compromises voire impossibles…», conclut Guillaume Métayer.