La grippe aviaire ne baisse pas la garde.
Le ministère de l’Agriculture a indiqué le 11 mars avoir renforcé ses mesures pour lutter contre la grippe aviaire, notamment dans le Grand Ouest qui connaît une recrudescence de ce phénomène. L’Etat et les organisations agricoles espèrent en finir avec cette épizootie fin avril.
plus de 5 millions de volailles abattues, a d’ores et déjà dépassé celle de 2020-2021.
« On a éliminé environ 1,2 million d’animaux et on estime qu’il en reste encore trois millions à abattre », a indiqué le 11 mars une source du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. La grippe aviaire qui a diminué dans le Sud-Ouest, a cependant resurgi de manière inquiétante dans le Grand Ouest de la France ces dernières semaines. Sont concernés quatre départements : la Vendée, la Loire-Atlantique, le Maine-et-Loire et les Deux-Sèvres. Les 74 foyers infectés le 4 mars sont passés à 238 en l’espace d’une semaine, dont 187 dans le seul département de la Vendée. « Environ une centaine de communes vendéennes sont touchées », a précisé un proche du ministre.
Pour juguler cette épizootie, le ministère de l’Agriculture a décidé de renforcer ses mesures sanitaires, notamment en augmentant ses capacités d’élimination des animaux, en suspendant des expéditions de poussins et d’œufs à couver et en dépeuplant des élevages de volailles dans un périmètre de 20 km autour des foyers contaminés contre 5 km auparavant. C’est sans doute ce qui explique que le nombre de volailles à dépeupler soit aussi important : près de trois millions. Les volailles des élevages sains seront conduites à l’abattoir et pourront être valorisées. Celles des élevages spécialisés seront en partie stockées.
« EVITER TOUTE PROPAGATION »
L’inquiétude gagne les producteurs du Sud-Ouest qui ont prévu de repeupler leurs élevages fin mars. En effet, le Grand Ouest, notamment la Vendée, constitue un vivier exclusif de reproducteurs. « Le Sud-Ouest dépend à 100 % du Grand Ouest », a confirmé le ministère. À ce jour, un seul couvoir est contaminé et « tout est mis en œuvre pour protéger les autres », a assuré un conseiller ministériel. Avec le concours de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) et de la direction générale de l’alimentation (DGAL) un protocole très strict de dérogation a été mis en œuvre pour approvisionner les élevages. Il comprend des contrôles sanitaires, la décontamination des camions, etc. « afin d’éviter toute propagation du virus ».
Au plan national, la grippe aviaire 2021-2022, avec plus de 600 cas confirmés et plus de 5 millions de volailles abattues, a d’ores et déjà dépassé celle de 2020-2021. Au ministère, on ne cache pas d’ailleurs « vouloir tirer les leçons de ce nouvel épisode » qui devrait avoir des causes multiples. Placé sur des couloirs migrateurs remontant et descendant, le Grand Ouest est exposé au virus aéroporté. « Le virus est particulièrement agressif, la diffusion de proche en proche est aussi un facteur et il ne faut pas exclure des défauts de sécurité », a-t-on expliqué au ministère. Les experts de l’Anses travaillent sur les causes de cette résurgence. Avec le concours de ses services et des organisations agricoles, dont il a souligné « l’esprit de responsabilité et la solidarité », le ministère espère « assainir complètement la zone avant la fin avril. Mais le plus vite possible sera le mieux.»