La lentille valorise
La lentille est une culture de printemps valorisant bien les petites terres, si tant est que l'implantation soit réussie.

agriculteurs du sud-est de l'Eure ont relancé la production en 2017.
La lentille s'adapte bien aux sols superficiels à réserve utile faible à moyenne, beaucoup moins aux terres profondes où une sur production de végétation peut entrainer une forte présence de maladie et une verse précoce, au détriment de la production de graines. Il vaut mieux ne pas la semer trop tard et intervenir dans des conditions ressuyées, afin de garantir une bonne nutrition de la culture. La lentille est sensible aux excès d'eau : éviter les limons battants et sols hydromorphes. Culture très basse à récolte, il faut éviter les sols caillouteux qui rendront la récolte compliquée. Peu de solutions herbicides étant homologuées sur lentille, privilégier les parcelles propres. Comme il s'agit d'une culture destinée à l'alimentation humaine, il faut aussi éviter les parcelles où la présence de morelle, xanthiumou datura est avérée, au risque de voir sa culture déclassée. Anoter que la lentille est sensible à aphanomyces et multiplie le champignon, au même titre que le pois de printemps :avant de semer, réaliser un test aphanomyces via un prélèvement de sol.
PRÉPARER SON SOL
Préparer un lit de semencemeuble et bien aéré sur les15 premiers centimètre, afinde favoriser la mise en placedes racines et des nodosités,garantes d'une bonne nutritionazotée de la plante. Terre Inovia conseille de limiter autant que possible le nombre de passages pour éviter le tassement, défavorable à un bon enracinement. Autres conseils : semer sur un sol bien ressuyé et le plus tôt possible pour limiter au maximum les coups de chaud durant les périodes de floraison/ remplissage des graines ;semer entre le 5 et le 20 mars,à 300 graines/m² (90kg/ha),à 2-3 cm de profondeur. Ne pas augmenter les densités de semis : un semis trop dense favorise le développement des maladies et la verse, et limite la ramification naturelle de la plante. Si besoin, rouler après semis, avant l'application d'un herbicide, afin de faciliter la récolte. Si une intervention n'est pas possible en prélevée, elle peut être réalisée au stade 5-6 feuilles de la culture. Comme les autres légumineuses, la lentille a la capacité de noduler, donc de fixer l'azoteatmosphérique. Le rhizobium spécifique de la lentille estnaturellement présent dansles sols français - pas besoind'inoculation. La lentille est peuexigeante : pour un rendementde 15 à 25 q/ha, apporter 30à 50 unités de P2O5, 60 à80 unités de K2O et 20 à 25unités de Mg.En début de cycle, la lentille estune culture peu concurrentielle,et le désherbage mécanique restedélicat. Hors système bio, ledésherbage chimique est souventnécessaire. La lentille est très sensible à la concurrence. Peu d'herbicides étant homologués sur lentille, une intervention en prélevée est souvent nécessaire afin de sécuriser la gestion des adventices. Elle peut être complétée par un rattrapage au stade 3-4 feuilles de la plante si nécessaire.
LUTTE ALTERNATIVE : DESPISTES COMPLÉMENTAIRESAU DÉSHERBAGE CHIMIQUE
Labour, déchaumage et faux semis sont des techniques permettant de limiter les levées d'adventices en cours de culture. Les couverts végétaux d'interculture, par leur effet étouffant, complètent cet ensemble de solutions utilisables à l'échelle de la rotation. En cours de culture, un désherbage mécanique peut également être réalisé : en prélevée, un passage « à l'aveugle » de herse étrille peut être envisagé pour permettre la destruction précoce des adventices ; un second passage peut être réalisé au stade 3-4 feuilles de la lentille.