La production ovine, une opportunité d’installation.
Le 29 septembre, Naturapôle a accueilli sur son campus d’Yvetot une journée de promotion de l’installation en ovin.
La chambre d’agriculture était partenaire de cette journée dont l’objectif était d’éclairer les futurs installés sur les atouts de la production ovine, « forte en potentiel commercial et agroécologique».
Etaient également partenaires Seinovin, Crédit Mutuel et Crédit agricole, Littoral normand, Cer France, Natup, Safer, AricHN, Région Normandie, MSA, Nicolas Mary, Département 76. Partons d’un constat : 50 % des éleveurs ovins ont plus de 50 ans et seront à la retraite dans 10 ans, seulement 50 % de la consommation française d’agneau est produite en France. Il y a donc 50 % de parts de marché à relocaliser sur le territoire.
Michel Serres, étudiant à Vetagrosup Clermont Ferrand, est stagiaire à Interbev Normandie. Il a réalisé un état des lieux complet de la filière ovine normande et a présenté quelques chiffres lors de cette journée, en mettant particulièrement en avant un déclin de 45 % des effectifs d’animaux entre 2000 et 2016. « La Normandie est la 8ème région détentrice d’ovins, soit 2,5 % du cheptel national. Entre 2016 et 2017, 10 % des élevages ovins normands ont disparu ».
LE SYSTÈME OVINS A SA PLACE EN NORMANDIE
Une particularité de la région est le fort pourcentage d’éleveurs amateurs : « Sur 663 éleveurs, 8 % sont des professionnels détenant 58 % du cheptel normand. » Une autre particularité régionale est la présence de filières de qualité : l’AOP agneau de Pré salé du Mont Saint Michel, Agneau du Grévin, Agneau du Pays Normand, le Couronné Normand, l’agneau de nos régions, l’agneau bleu blanc coeur, l’agneau qualité carrefour.
L’un des freins à l’installation sont les outils d’abattage qui sont seulement trois : Cany Barville et Le Trait en Seine-Maritime, Saint-Hilaire -du-Harcoët dans la Manche.
« Aujourd’hui, en Normandie, il y a de la place pour des systèmes rentables avec de la technicité. Mais l’image d’élevages ovins amateurs colle encore trop à cette filière ». Le programme Inn’Ovin a été construit par les acteurs de la filière ovine pour créer une dynamique positive sur l’ensemble des territoires, favoriser l’installation et le développement de l’élevage ovin. Lara Berthelot est la coordinatrice nationale d’Inn’Ovin. Dans chaque comité ovin d’orientation régionale(C2OR), il y a un animateur qui travaille sur des actions bien spécifiques au territoire. « Les enjeux de ce programmesont de produire plus d’agneaux et de lait pour satisfaire la demande, créer plus d’emplois sur l’ensemble du territoire, d’accroître le revenu des éleveurs en améliorant leurs conditions de travail et donc l’attractivité du métier ».
CONCEVOIR SA BERGERIE
Inn’Ovin c’est donc beaucoup de vulgarisation avec l’institut de l’élevage pour mettre en place des journées techniques : bien choisir son bélier, bien évaluer l’état d’engraissement des agneaux. Des kits techniques sont proposés qui permettent de suivre des formations à distance pour les techniciens et les éleveurs en conversion. Une application en ligne, la bergerie futée, met à disposition des vidéos qui propose équipements et aménagements permettant de gagner du temps et du confort de travail. L’outil Equip’Innovin permettra de visualiser en 2021 son projet de bergerie et d’avoir une idée des coûts à la brebis.