La production porcine à la croisée des chemins.
Réunie à Colombelles le 1er septembre dernier, la section
porc de la FRSEA fait le point sur les dossiers d’actualité.
porc de la FRSEA.
Les deux années qui viennent de s’écouler ont été marquées par une forte hausse de la demande asiatique stimulée par l’expansion de la fièvre porcine africaine qui a décimé le cheptel dans ces pays. Avant que les courants d’exportation se ferment du fait de la crise du Covid-19. Il en a résulté une forte hausse du prix du porc, suivie d’un retour à des cours plus habituels. « Il faut saluer l’engagement des salariés des outils d’abattage qui ont maintenu l’activité et fait en sorte que tous les porcs soient abattus en temps et en heure »a souligné Yvan Fourré, le président de la section, réélu lors de la même réunion.
ABATTOIRS
La relance des abattoirs de Sainte-Cécile (50) suscitent espoir et scepticisme. Espoir que l’arrivée d’un nouvel acheteur contribuera à redonner au marché du proc breton la représentativité qui lui manque. Scepticisme quant à la viabilité du projet dont les quelques extraits ayant filtré dans la presse mentionnent qu’il s’appuie sur l’exportation de demi-carcasses congélées, ce qui ne paraît pas être un marché à forte valeur ajoutée, au moins jusqu’à présent. Les producteurs sont donc dans l’expectative, comme ils le sont sur l’avenir de l’abattage.
« Quelle sera la place pour le porc dans les projets d’abattoirs en cours dans la Manche ? » se sont-ils interrogés. Quant à l’alternative de l’abattage mobile, les éleveurs ne sont pas rassurés par les aspects sanitaires et économiques de telles installations.
Les sujets sociétaux liés à la production ont aussi été discutés. Le bien-être animal est ainsi considéré comme une donnée « incontournable » pour l’avenir de la production. Et ce, même si les normes qui tendent à être imposées induisent des coûts supplémentaires, des investissements qu’il est difficile d’amortir. Les éleveurs ont aussi pointé les évolutions réglementaires sans solution alternative, notamment concernant la caudectomie, laquelle est indispensable à la vie de porcs en groupes.
RENOUVELLEMENT
Enfin, les éleveurs n’ont pas manqué d’afficher une certaine prudence quant aux derniers mois positifs en termes de prix de vente. « Quand nos voisins auront réglé le problème de la FPA, il y aura plus de porcs sur le marché », et les cours pourraient donc en souffrir. Une perspective qui fait craindre pour le renouvellement des générations, pourtant indispensable au vu de la pyramide des âges des producteurs de porcs. Autant qu’une conjoncture économique, cela passera sans doute par un changement d’ambiance autour de la production porcine, et de l’élevage en général, qui souffre d’une image altérée par les anti-spécistes et trop souvent relayée par les médias. A la suite aux élections de la FNP qui se sont tenues le 3 septembre en assemblée générale restreinte en raison du contexte sanitaire, Xavier Van den Bossche (76) et Yvan Fourray (50) ont été réélu au conseil. François Valy a été reconduit au poste de président.