« La transition agroécologique, une priorité forte. »
Lors de la dernière session de la chambre d’agriculture
de l’Eure, le préfet est intervenu pour apporter sa vision
de la place de l’agriculture dans le département.
Le préfet de l’Eure, Jérôme Filippini, était invité à la session de la chambre d’agriculture le 30 novembre à Evreux. Rappelant que l’agriculture était « un secteur stratégique », il a souligné le « dialogue libre avec la profession agricole » qu’il entretient, « il faut continuer ». Pour lui, l’agriculture est au coeur de beaucoup d’enjeux sur le territoire. Il cite le développement économique, la solidarité, l’aménagement du territoire. Conscient que le secteur « offre des débouchés », il insiste sur le travail à faire en formation et en attractivité du métier.
LE PLAN DE RELANCE, UN EFFORT SANS PRÉCÉDENT
Le plan de relance est pour lui « un effort sans précédent », qui est « un plan de transformation de l’agriculture dont il faut se saisir ». Il admet que c’est le rôle des chambres d’agriculture. « La transition agroécologique est une priorité forte de ce plan de relance ». Pour le préfet, avec seulement deux exploitations en démarche haute valeur environnementale (HVE) et 4 groupements d’intérêt économique et environnemental (GIEE), « il y a des marges de progrès ». Le rôle des assurances est primordial pour lui, car « accepter la transition, c’est prendre des risques », admet-il. Citant Agriskippy, un agriculteur de l’Eure très connecté sur les réseaux sociaux (de son vrai nom Antoine Thibault NDLR), le préfet soulève la question de la relation entre les agriculteurs et les citoyens. « Je n’aime pas le terme agribashing. Nous devons aller vers des relations apaisées. Voir des agriculteurs actifs pendant la crise, c’était une image plus agréable à vivre pour vous. » Sur les intrusions dans les élevages, Jérôme Filippini pense que les gens « se comportent de façon inadmissible, pire que ce qu’ils dénoncent ». Il encourage les agriculteurs eurois à suivre l’exemple d’Antoine Thibault, «prenez des initiatives positives communes ». Il cite le problème de la méthanisation, qui provoque des « crispations » sur le terrain « même pour les projets sérieux ». La solution, c’est de discuter le plus en amont possible, que les riverainsne découvrent pas le projet tardivement.
Enfin, il a abordé le sujet de l’agriculture « financiarisée ». Pour lui, « c’est un mauvais calcul à long terme », et il faut privilégier l’installation des jeunes. « Les propriétaires qui ne voient jamais la terre, demain ce sera la moitié de l’Eure rachetée par les Chinois ? ».