L’alimentation, un enjeu majeur.
C’est sur cette thématique que s’est tenue l’assemblée générale de la MSA Haute-Normandie le 24 juin dernier au théâtre de l’Arsenal à Val-de-Reuil. Au programme : les questions d’une alimentation saine, durable et locale pour tous, l’éducation au bien manger, la souveraineté et la sécurité alimentaires et les questions d’insertion en lien avec l’alimentation.
À travers différentes actions menées dès le début de la crise sanitaire, la MSA Haute-Normandie s’est engagée en apportant une alimentation saine et équilibrée, favorisant le bien-être et la santé, mais aussi en direction d’une alimentation pour tous avec l’opération “Paniers solidaires”. « Des travailleurs sociaux ont ainsi mis en lien des maraîchers locaux et des familles en difficulté », a rappelé Grégoire Petit, président de la MSA Haute-Normandie. « Du champ à l’assiette, l’alimentation est devenue un sujet majeur », a-t-il ajouté soulignant par la même que « les premiers paniers ont fait des petits », car après la CAF 76 et la Carsat, « les conseils départementaux devraient rejoindre l’opération ». 700 paniers ont été à ce jour distribués.
« BIEN MANGER POUR UNE BONNE SANTE »
La MSA participe actuellement « au plus haut niveau » à la réflexion sur la « sécurité alimentaire et l’accès à l’alimentation pour tous. Ce sera peut-être le “chèque alimentaire” », a précisé Grégoire Petit. « Et en octobre prochain, toutes les caisses de la MSA participeront à l’animation “Croquons nos territoires” », qui visera « à promouvoir des initiatives autour du “bien manger” ».
Pour appuyer les propos de Grégoire Petit sur la nécessité de bien manger, le docteur Jean-Michel Lecerf, directeur médical du service nutrition et activité physique de l’Institut Pasteur de Lille, est venu apporter son éclairage avisé sur l’équilibre alimentaire.
« La joie de manger, un vrai programme éducatif »
Le docteur Lecerf a rappelé en introduction que l’alimentation est un acteur clé d’une bonne santé. « Il faut tout d’abord sortir de ces ornières que sont le réchauffement climatique, la guerre, le trop gras… On est envahi d’interdits, de messages lourds, pénalisants, autoritaires. »
« Manger nous fait du bien, cela contribue à notre bien-être. Il faut le dire car on finit par avoir peur de manger. Les gens sont angoissés par tout ce qui est dit, des rumeurs, des idées fausses. Il faut se méfier du dictat alimentaire. »
« En matière d’alimentation, je n’ai pas d’opinion, je n’ai que des connaissances. »
« Nous sommes des êtres de relation, d’échange. Quand on est à table, on partage les mêmes valeurs, on vit ensemble, on alimente par la conversation. Et donner à manger à quelqu’un est toujours un acte d’amour. »
« Il faut apprendre à manger de tout avec parcimonie et avec plaisir. »
« La nutrition n’explique pas tout. Beaucoup d’autres choses conditionnent la santé : la sédentarité, les facteurs environnementaux, le déficit de sommeil, l’intrusion des écrans... »
« Il faut regarder le pourquoi de l’assiette, et non son contenu. Les facteurs psychologiques sont importants. De même que la génétique. Nous travaillons aussi sur les premiers mois de l’existence et la composition du microbiote, ainsi que sur les événements postnataux ».
QUELQUES REPERES
« Il n’y a pas de mauvais aliments. Ce qui est mauvais ce sont les excès. Le corolaire, c’est la modération ».
« Il n’y a pas d’aliments parfaits, donc le corolaire, c’est la variété. Les personnes qui suppriment des aliments ont tout faux. Quatorze aliments différents par jour sont recommandés, et pas tous les mêmes tous les jours. Cette variété est importante en termes de sécurité alimentaire. »
« Il n’y a pas d’aliment indispensable, mais tous sont utiles. »
« La transformation de nos aliments est de qualité, 90 % de nos aliments sont transformés. Alléger, appauvrir, ce n’est pas une bonne chose. Le problème essentiel est celui de la pauvreté. »
« Les troubles alimentaires proviennent de la déstructuration des repas, de l’idéal minceur, des cycles infernaux des régimes. »
« La nourriture a une valeur. Il faut faire de l’éducation pour aider les gens à bien manger, à se réconcilier avec la nourriture et à manger de tous. Mais dispenser une éducation alimentaire et pas nutritionnelle. »
« Cuisinez, retrouvez-vous autour d’une table pour partager un bon repas et de bons moments, puis respectez les aliments en évitant de gaspiller. Il faut retrouver la joie de bien manger et remercier ceux qui produisent et cuisinent