Le marché du lin se porte bien.
Le 9 janvier, les adhérents de la coopérative
de teillage du plateau du Neubourg sont venus entendre les informations positives présentées par leur président
Pascal Prévost.
teillage du plateau du Neubourg.
C’est une salle très remplie qui a accueilli jeudi dernier Pascal Prevost, président de la coopérative de teillage du plateau du Neubourg, à la salle du Haut-Phare. Les bonnes nouvelles étant plutôt rares ces temps-ci, les agriculteurs sont venus nombreux écouter des informations positives.
Tout d’abord, une bonne recette hectare pour la récolte 2018. Plusieurs facteurs peuvent l’expliquer : des conditions de température et de pluviométrie favorables, un arrachage précoce, et un marché de la fibre de qualité qui a le vent en poupe.160 000 tonnes ont été exportées par les trois pays liniers : France, Belgique et Pays-Bas, ce qui représente 72 % d’un porte-conteneur comme le Bougainville (6400 containers de 40 pieds).
UN DEUXIÈME SITE DE TEILLAGE EN 2021
La coopérative investit et a lancé des travaux (10 millions d’euros) en mars dernier pour accueillir un nouveau bâtiment opérationnel début 2021. Il va permettre de créer deux lignes supplémentaires de transformation de teillage et deux lignes de transformation des fibres courtes.
En 2020, une attention particulière sera portée aux salariés afin d’obtenir des conditions de travail qui les fidélisent. Ainsi, la structure qui compte 93 salariés, vise le zéro accident. Pour améliorer la qualité du travail et du produit, une journée conviviale sera organisée pour l’ensemble du personnel, Chez Depoortere et Libeco axée sur la qualité du fil et l’importance du tri en fin de ligne.
Si les feux sont tous au vert, Pascal Prevost prévient néanmoins « cela peut être l’arbre qui cache la forêt, nous avons été alertés sur certains signaux qui montrent un début d’infléchissement de la consommation à cause de la hausse des prix. Aux Galeries Lafayette, on peut voir des nouveaux produits qui ont une face lin et une face coton et non plus 100 % lin. Il existe aussi des tissus « aspect lin » en coton ou synthétique. En même temps, le prix de la laine et du coton diminue. » La traçabilité peut être une réponse à ces évolutions pour gagner en visibilité. Un IGP est en cours de création en plus du label european flax, afin de se protéger et garantir la qualité. Pascal Prevost a rappelé que le lin, c’est seulement 0,4 % du textile dans le monde et du coup, cela fragilise la filière. La capacité exportatrice de la France et les atouts environnementaux de la matière ont aussi été rappelés. Damien Durand, du service économie du CELC a présenté le marché de la fibre à l’échelle mondiale. Le bassin nord européen fait toujours office de pôle mondial majeur mais on note l’émergence de l’Egypte avec 25 000 hectares cultivés sur place en 2019 et 30 000 tonnes de lin produits, les expérimentations de la Chine en lin bio et l’Inde qui vient d’autoriser la production de chanvre sur deux de ses Etats. Mais pour Pascal Prevost, les signaux restent « faibles pour cette production. »