Aller au contenu principal

Les chèvres des fossés, en mal de femelles, concourent à Alençon.

Les chèvres des fossés ont leur concours au Salon tous paysans, à Alençon (61), samedi 13 novembre 2021. Mathias Clémence, secrétaire de l'association de sauvegarde et de protection, raconte une race sur la pente ascendante et attachante.

Cinq couleurs sont autorisées dans les standards de la race. « On n'accepte pas le chamoisé »
Cinq couleurs sont autorisées dans les standards de la race. « On n'accepte pas le chamoisé »
© DR.

« En Normandie, on compte seulement cinq éleveurs qui traient des chèvres des fossés », chiffre Mathias Clémence. Avec sa femme, Aurélie, ils en élèvent à Saint-Martin-de-Bonfossé (50). Si le couple trayait un troupeau de 50 têtes dont le lait était transformé par un voisin, il a pris la décision en 2019 de passer en allaitant. « On a une activité de pension de chevaux, qu'on a développée », justifie Mathias Clémence, qui est aussi négociant de bestiaux et surtout passionné par la chèvre des fossés. Après avoir été président de l'association de sauvegarde et de protection (ASP) des chèvres des fossés, il en est le secrétaire. « Ma passion, je ne l'explique pas. C'est comme ça. » Mathias Clémence décrit un animal « petit (35-40 kg pour les femelles adultes), rustique mais sensible aux parasites, espiègle et bagarreur. Si une dominante se couche aux cornadis, elle peut cartonner toutes celles qui essaient de s'approcher à 4 m ». Mais quand il arrive dans le champ et leur dit « Eh tu viens ! », le troupeau déboule et ne le lâche plus. « Elles me suivraient au bout du monde. »

 

80 % d'amateurs

« Sur les 260 adhérents que compte l'association de sauvegarde et protection des chèvres des fossés, 80 % sont des amateurs, qui possèdent entre 1 et 5 chèvres. On compte une douzaine d'éleveurs fromagers, une dizaine d'éco-pâtureurs. Le conservatoire du littoral possède 80 bêtes, le conservatoire des espaces naturels de Normandie près de 90. C'est parfois difficile de se regrouper », décrit Mathias Clémence. Alors, s'il est bien une manifestation que les férus de la race ne manquent pas, c'est le concours annuel de la race. Que l'association adosse à chaque fois à un événement, à tour de rôle en Bretagne, Normandie, Pays-de-la-Loire. « C'est notre national », souligne-t-il sourire en coin. Et de préciser : « normal, c'est le seul concours ». Cette année, rendez-vous est pris au Salon tous paysans à Alençon.  Les inscriptions sont ouvertes aux adhérents inscrits au livre généalogique. « On juge les critères de la race : poils longs, tous les coloris acceptés sauf chamoisé qui rappelle la race Alpine, petites oreilles, aplombs droits, bon bassin, ligne de dos. »

 

Race patrimoniale

L'ASP des chèvres des fossés travaille à « améliorer la professionnalisation des éleveurs, sans défavoriser les amateurs. Notamment en développant le nombre de femelles ». Celle qu'on appelait « la vache du pauvre jusque dans les années 1970-1980 », a connu d'importantes pertes d'effectifs dans les années qui ont suivi. « Fin des années 1990, il restait 80 chèvres et boucs. Un plan de relance a été mis en place, la race a été sauvée entre autres grâce à l'écomusée du pays de Rennes et à quelques passionnés. Aujourd'hui, on compte 2 000 femelles. » En Normandie, la chèvre des fossés bénéficie de l'engouement du président de la Région Hervé Morin pour la sauvegarde des races locales. « Un jeune qui s'installe bénéficie d'une aide de 100 Ä/femelle », apprécie Mathias Clémence. Mais, car il y a un mais, le cheptel ne compte pas encore assez de femelles pour installer tous ceux qui en font la demande. « Toutes mes femelles à naître sont déjà vendues sur l'année à venir, voire un an et demi. »

L'ASP fait office de pépinière de chevrette : elle en en achète 20 par an, qu'elle revend prêtes à produire en un seul lot pour installer un jeune. Seule condition : qu'il soit trayeur.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Eure Agricole.

Les plus lus

Il nous a quittés

Notre confrère FRANÇOIS CARBONELL, ancien rédacteur en chef et directeur délégué de l'Eure Agricole de 1989 à 2020, nous a…

Dicotylédones émergentes sur pois d'hiver.
Stratégie de désherbage des protéagineux d'hiver.
A l'approche des semis des pois et féveroles d'hiver, la préparation de sa stratégie de désherbage doit se réfléchir en…
Toujours moins de bovins en Normandie.
L'observatoire annuel 2023 de l'élevage bovin en Normandie vient de paraître. 
L'édition 2024 du SIAL Paris sera un millésime particulier car le salon fête ses 60 ans !
Le SIAL toujours à la pointe de l'innovation.
Le Salon international de l'Alimentation (SIAL) va fêter cette année son 60e anniversaire. L'occasion pour ses organisateurs…
Plus de 80 intersections sur la D 613 entre Évreux et Lisieux. Des lieux hautement accidentogènes que le Département sécurise depuis 2021 par des mesures autres que la limitation de vitesse à 90 km/h.
Le 27 repasse au 90 sur 4 197 km de routes.
Après avoir décéléré, le Département rétropédale en repassant les quelques 4 200 km de routes départementales aux 90 km/h au lieu…
Dès l'été 2025, Enedis facturera des frais de relève aux foyers non équipés d'un compteur connecté Linky.
Les résistants au compteur Linky.
Refuser l'installation d'un compteur Linky n'est pas illégale mais devient désormais un choix couteux.
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 175€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site l'Eure Agricole
Consultez le journal l'Eure Agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal de l'Eure Agricole