Les cultures dérobées pour ovins
La pratique du pâturage des terres cultivées par les ovins est très ancienne, probablement née avec l’agriculture, il y a 10 000 ans.
Faire pâturer des céréales avant la montaison, consommer les restes des végétaux et les adventices après récolte ou bien encore pâturer des plantes fourragères semées en intersaison, entre deux cultures principales, les exemples sont multiples.
UN PÂTURAGE UTILE DANS LES CHAMPS CULTIVÉS
Le mouton avait ainsi une fonction agronomique essentielle dans les cultures en nettoyant les parcelles, en restituant des crottins et en ayant un effet positif sur le sol par le piétinement. Souvent, le berger proposait ses prestations aux cultivateurs et excellait dans la conduite du troupeau dans des plaines ouvertes. Puis, les progrès de la mécanisation, de la fertilisation, l’agrandissement des exploitations et la raréfaction de la main d’oeuvre ont fait disparaître, ou du moins raréfier, ces pratiques pastorales. Aujourd’hui, l’enjeu est de parvenir à concilier les préoccupations agronomiques, zootechniques, environnementales et économiques.
INTRODUIRE LA OU LES BONNES ESPÈCES EN INTERCULTURES
Les intercultures peuvent contribuer à nourrir le troupeau, à faible coût, une partie importante de l’année. De plus, le risque de parasitisme est quasiment nul du fait que les animaux pâturent sur des parcelles cultivées saines. Pour les espèces pour lesquelles les ovins ne consomment que les feuilles, la plante peut continuer son rôle concernant d’autres aspects agronomiques tels que couverture de sol, limitation de l’érosion, effet des racines sur la structure du sol, absorption des nitrates. Au contraire, sans pâturage, l’enfouissement d’une quantité trop importante de matières végétales peut être préjudiciable en asphyxiant la vie du sol. Les animaux permettent de réduire la quantité de matière et produisent, par leurs déjections, un retour des matières fertilisantes inoculées avec les micro-organismes de la flore intestinale. Les ovins ont d’ailleurs la particularité de bien répartir leurs déjections sur la surface pâturée. Il est possible d’adopter de nombreuses espèces de plantes : au moins 25 ! Ces dernières peuvent être utilisées en espèce seule ou associées entre elles. Pour les choisir, il y a des questions simples à se poser :
- Où se situe la parcelle par rapport au corps de ferme ou à une prairie que les animaux connaissent ?
- A quelle date se libère la parcelle et donc quand va-t-il être possible de semer la culture dérobée ?
- Quand envisage-t-on d’exploiter le couvert ? (dès la fin d’été, en hiver, au printemps ou à plusieurs de ces périodes) ?
- Comment va-t-on exploiter le couvert ? (pâturage, affouragement, ensilage) ?
- Pour le pâturage : sera-t-il libre ou au fil ou au filet avancé chaque jour ?
- Comment envisage-t-on de détruire la plante ? (par labour, par destruction chimique, grâce au gel ou par l’exploitation du couvert) ?
- Y a-t-il d’autres objectifs que la production d’un fourrage pour des ovins ? (objectifs : agronomique, mellifère cynégétique, environnemental ou enfin pour la gestion de l’eau) ?
Il est donc essentiel de connaître les plantes utilisables, leurs contraintes climatiques, leur insertion dans la rotation.