Les maisons paysannes de l’Eure.
Les pays de l’Eure présentent une belle diversité architecturale
et paysagère. Petit tour du département.
Dans l’Eure, les pays normands sont caractérisés par des plateaux de cultures, des herbages et des bois largement irrigués de cours d’eau commandés par la Seine, l’Eure et la Risle. Ces cours d’eau ont creusé des vallées assez profondément dans les roches calcaires. Les vallées et plateaux sont plus ou moins recouverts de limon argileux à silex. Les forêts viennent apporter une régulation climatique à la sécheresse des plateaux. Le bâti traditionnel utilise les matériaux trouvés sur place, comme la pierre de Vernon, les grouettes de Pacy-Sur-Eure, les pierres ferrugineuses du pays d’Ouche, la bauge et le torchis à base de limon argileux…L’association de sauvegarde du patrimoine Les pays de l’Eure présentent une belle diversité architecturale et paysagère. Petit tour du département rural, conseille aux heureux propriétaires de maisons paysannes anciennes de bien réfléchir avant de restaurer celles-ci. « Ne dépaysez pas des matériaux », « n’utilisez pas des matériaux et procédés modernes sur des soubassements anciens », « respectez l’environnement », sont les conseils délivrés en général par cette association. Concernant la végétalisation, dans le même esprit, la priorité est d’aller vers les variétés d’arbres et fleurs locaux. Les mare, les arbres fruitiers, les haies contribuent au paysage.
DES PARTICULARITES SELON LES PAYS
L’architecture raconte une histoire. La respecter, c’est aussi respecter les ancêtres qui l’avait adaptée à son usage. Des particularités existent selon les pays. Par exemple, le pan de bois est à trame large dans la vallée d’Eure et le Vexin ; à trame étroite dans le Roumois et le Marais vernier.
Dans la vallée de l’Andelle et le Vexin normand, on trouve les croix de Saint André, dans le bandeau supérieur. Dans le Lieuvin, on trouve la triple écharpe de triangulation. La diversité architecturale et paysagère des pays de l’Eure font son charme. Prenons le Vexin. Doté de grandes exploitations de 100 à 400 hectares, il est constitué de vastes fermes à cours fermées. Le chaumey est pratiquement inexistant sauf pour les petites maisons des anciens salariés agricoles et des petits fermiers. Dans le Vexin bossu, c’est le moellon calcaire et les tuiles plates qui prédominent.
Dans le Lieuvin, on trouve les ferme d’élevage et de grandes exploitations. Dans la moitié nord, les pans de bois sont remplis de torchis tandis que dans le sud-est, le hourdis est assuré par la brique maçonnée. Les toits sont recouvert d’ardoise et de tuiles plates.
Dans le pays d’Ouche, l’habitat est isolé et dispersé et les bâtiments s’ordonnent en cour semi-fermée. Les constructions sont à pans de bois et on peut trouver du chaume sur les toits pentus.
Dans le Marais vernier, les bâtisses se répartissent, soit à flanc de coteau, enterrant dans la craie et le silex une partie de leur rez-de-chaussée, le cafoutin ou chaumières. Les toits sont en roseau, chaume ou ardoise. Le Roumois prend vers l’ouest l’aspect de bocage avec une population dispersée en hameaux et des fermes isolées accessibles par des chemins creux. Les constructions sont principalement en ossature bois, remplis de torchis ou de briques.
Dans la campagne du Neubourg, les maisons ne sont pas dispersées mais regroupées en hameaux. Le colombage est à trame lâche. Entre Seine et Eure, le pays de Madrie combine pans de bois, torchis, moellon, chaînes de brique, pierres de Vernon ou grouettes.
Enfin, dans le pays de Lyons-Andelle, les constructions sont hétérogènes avec bois et briques, silex ou calcaire. Le pays de Lyons se prolonge au nord en Seine-Maritime.