A l’initiative de Niels Baert (société Hyler) : le chanvre textile en université d’automne.
A l’initiative de Niels Baert, société belge Hyler conceptrice et fabricant de la faucheuse automotrice, tous les nouveaux acteurs français du chanvre textile se sont retrouvés le 21 septembre dernier à St-Manvieu-Norrey (14). Une forme d’université d’automne pour un retour d’expérience partagé.
En soutenant financièrement le développement de la filière lin textile, la Région Normandie et l’Agence de l’Eau Seine-Normandie surlignent les atouts environnementaux et économiques d’une culture qui, grâce à l’innovation technologique, prend un nouveau départ. Cette innovation, c’est la faucheuse automotrice Hyler FL 20 qui permet une double coupe et la parallélisation de la matière aux normes des outils de teillage de lin. Un prototype a débarqué dans la plaine de Caen au cours de l’été 2021 et, depuis, a fait des émules. On en compte désormais une dizaine et la success-story devrait jouer les prolongations. Son concepteur, le Belge Niels Baert, a pris l’initiative de réunir tout ce microcosme le 21 septembre dernier au nord de Caen pour un retour d’expérience sur les plans agronomiques et techniques (fauche, retournage, enroulage et teillage). « On a les grandes règles, mais il y a encore beaucoup de choses à apprendre. Il faut consolider les premiers résultats », sont convaincus les pionniers du chanvre textile en France.
Ils ont essuyé les plâtres et mis la main au porte-monnaie, mais on a assisté, en ce premier jour d’automne, à la naissance d’une filière en cours de structuration notamment sous l’impulsion de l’association « Lin et Chanvre Bio » représentée par Nathalie Revol. Un second rendez-vous a d’ailleurs été fixé, ce devrait être le 29 février prochain à Le Neubourg (27).
AVIS DE TEILLEURS
Cinq outils de teillage (coopératifs et privés) ont participé à ce débriefing. « 8 ha cette année, tous les voyants sont au vert, se félicite Emmanuel Lardier (OPALIN). Il s’agit pour nous d’une diversification qui n’entre pas en concurrence avec le lin ». Dans le cadre d’un GIE regroupant 4 teillages des Hauts de France autour de 80 ha, OPALIN vient d’investir dans une Hyler. « Cette réunion nous a permis de faire le point avec le constructeur » . Son collègue, Edouard Decock (teillage familial du Nord et de l’Aisne) abonde : « le chanvre textile s’inscrit dans le cadre d’une diversification générale avec une culture plus résiliente face aux aléas climatiques. Elle peut constituer un revenu supplémentaire pour nos liniculteurs tout en sécurisant l’approvisionnement de nos lignes de teillage. Toutes les promesses ont été tenues notamment du côté de la machine. On devrait atteindre un rendement de 6 à 8 t/ha et passer à 200 ha l’an prochain contre 45 ha en 2023 ». Du côté du Plateau du Neubourg, 70 ha ont été consacrés au chanvre textile, la sole pourrait doubler l’an prochain. « Beaucoup de nos adhérents se trouvent dans des aires de captage d’eau », complète Christophe Burel (CTLN). Côté IFT (Indice de Fréquence des Traitements), c’est un plus.