Maxime Auber, la tête sur les épaules.
S'il aimerait plus que tout s'installer, Maxime Auber s'épanouit pleinement en tant que conseiller adhérent chez Terre de lin. Rencontre avec ce jeune agriculteur, réfléchi et réaliste.
C'est dans le Roumois, à quelques minutes seulement de la Maison du lin de Normandie, que Maxime Auber s'affaire. Le jeune homme de 24 ans est en plein boum en août, mois de notre rencontre, alors que l'activité est au plus haut. Salarié pour Terre de lin, ce passionné à la tête froide habite non loin de là, à la Trinité-de-Thouberville, « un village très calme », reconnaît-il, sourire en coin.
AGRICULTEUR DANS L'AME
Comme bien de ses camarades chez les Jeunes agriculteurs (JA27), dont il est le trésorier, Maxime a été bercé par les meuglements et les sorties en tracteur. « Ça m'a toujours passionné », reconnaît-il. Il grandit au sein de l'exploitation (50 ha) de son père, âgé de 56 ans - sa mère, elle, est fleuriste. « Il est installé en engraissement de bovins, des Blondes d'Aquitaine. C'est un système essentiellement à l'herbe et extensif [...] Les bêtes nous mangent dans la main », explique-t-il. Néanmoins, ce dernier est contraint d'avoir une double activité en tant qu'agent autoroutier : « la structure ne lui permet pas de vivre. [...] C'est frustrant car on se dit que même en travaillant, en remuant terre et ciel, on est vite dans le rouge. » Une situation qui a certainement amené Maxime Auber à être mature plus vite : « ça conduit à avoir un autre regard. J'ai un énorme respect pour mon père », remarque-t-il. Le jeune s'oriente vers un baccalauréat sciences et technologies de l'agronomie et du Vivant (STAV) et un BTS analyse, conduite et stratégie de l'entreprise agricole (ACSEA) à Yvetot (76). Il poursuit ensuite avec une licence en agronomie, environnement et développement durable à l'université du Rouen, où il suit une alternance à la Fédération des Cuma.
TOUCHE A TOUT
C'est suite à une saison chez Terre de lin, en tant que chauffeur, qu'il a l'opportunité de devenir agent relations adhérents dans l'ouest de l'Eure. Un métier qui le comble. Entre les suivis de plaines en hiver, l'établissement des contrats, les achats de semence, mais surtout les semis avec la gestion de l'arrachage et l'écapsulage, Maxime touche à tout. « Les atouts de ce métier, c'est que c'est très diversifié. J'adore le relationnel, mais j'aime aussi conduire des machines. Ça ouvre l'esprit, je rencontre énormément d'agriculteurs », s'exclame-t-il. La coopérative compte environ 600 adhérents et 220 salariés.
DE LA PATIENCE
Si son travail lui plaît, Maxime aimerait à terme s'installer dans le Roumois... Mais pas à n'importe quel prix. « C'est la passion de ma vie. Ce serait un gros échec si je n'y arrivais pas, mais je ne veux pas faire n'importe quoi. Un bon projet, il faut qu'il soit réfléchi. Je veux gagner ma vie décemment. » Cependant, le secteur ne regorge pas de nombreuses opportunités. Maxime prend son mal en patience, avant un jour qui sait, s'installer en polyculture élevage. « Pour moi, une exploitation durable économiquement, c'est une ferme qui conjugue les deux. Je ne me vois pas l'un sans l'autre. »
« UN BON DUO »
En attendant, Maxime a de quoi faire avec son métier qui lui prend 7 j/7 en saison, le football qu'il pratique en Seine-Maritime et les JA27 dont il est le trésorier. C'est en 2018 qu'il découvre le groupe du Roumois. « Je suis directement rentré au bureau avec Victor Delavoipière [ancien co-président et actuel secrétaire général adjoint NDLR.], qui est très investi. Il est moteur, c'est ce qui m'a donné envie de monter au département [...] On fait un bon duo », affirme-t-il. Appréciant les actions de communication et conscient de l'importance de dialoguer avec le voisinage, Maxime « aime passer du temps pour les autres », avant de clamer : « le secteur agricole, n'importe qui peut s'y plaire. Choisir cette voie-là, c'est ne pas se fermer de portes. C'est un milieu qui donne sa chance. »