Mise en place des ZNT, c’est parti.
Les agriculteurs sont vivement encouragés à aller prendre
connaissance de leur charte riverains départementale.
Les ZNT sont désormais obligatoire et doivent être prises en compte dans la gestion des exploitations.
Pour y voir plus clair, Réussir proposait un webinaire le 20 octobre dernier qui peut encore être regardé en replay (www.reussir.fr/webinaires-agricoles/tout-ce-que-vous-devezsavoir-sur-le…).
« Les chartes riverains départementales imposent des distances de sécurité entre les zones traitées et les zones à protéger. Aujourd’hui la quasi-totalité des départements ont leur charte et chacun peut y avoir accès. C’est une obligation d’en prendre connaissance et de l’avoir avec soi » précise Nelly Le Corre-Gabens, chef du service environnement à la FNSEA.
Chaque agriculteur doit en connaître les règles pour ne pas s’exposer à des sanctions (pénales car cela touche à la santé des individus) et gérer au mieux ces bandes : quels produits sont concernés ? Quelle largeur appliquer ? A partir d’où ?
Une cartographie des différentes chartes sera disponible prochainement sur le site du ministère de l’agriculture.
Que faire sur ces zones ?
« Il est important de regarder à l’échelle de son exploitation. La solution la plus simple est la jachère avec des espèces demandant peu d’entretien. On peut aussi envisager de semer la bande avec la culture en place sur la parcelle mais il faut savoir comment on va gérer les adventices, les maladies et les ravageurs sur cette zone. Le choix variétal, la date et la densité de semis, la fertilisation seront à raisonner. C’est peut-être aussi l’occasion de se lancer dans le désherbage mécanique. Concernant les ravageurs, seuls les produits de biocontrôle sont autorisés. Si pour le blé cela est plutôt simple, pour les pommes de terre et la betterave cela sera plus compliqué car il existe pour le moment peu de solutions alternatives » explique Jacques Blarel, responsable du service productions végétale sà la chambre d’agriculture du Nord-Pas-de-Calais.
RECRÉER DU LIEN
Cécile Fléchel est agricultrice près de Valenciennes. Sur une exploitation où il y a beaucoup de cultures industrielles dont 25 % de la SAU en pommes de terre, elle a choisi d’implanter de la jachère fleurie sur ses ZNT : « J’ai fait le pari de transformer cette zone en communication positive. J’en ai profité pour déposer un courrier dans la boîte aux lettres des riverains du lotissement qui borde les parcelles. Je présente la ferme et j’explique mon travail, pourquoi je traite les pommes de terre. Cela a été bien perçu. Sur une autre parcelle, j’ai fait le choix d’implanter mon maïs jusqu’à la clôture et de couper les tronçons du pulvérisateur ». Pour la jeune femme, la charte doit permettre de remettre du dialogue, de recréer du lien entre les gens. Cependant, « cela représente un coût d’entretien et nous pensons qu’il est nécessaire d’intégrer ces bandes dans la construction de projets de territoires afin que les exploitants ne portent pas seuls la charge de ces coûts » tient à préciser Nelly Le Corre-Gabens.
ACCOMPAGNER LES AGRICULTEURS
La profession demande également une précision sur les équivalences entre les haies, les buses antidérives, les filets et les distances de sécurité. L’ANSES va commencer des travaux sur ce sujet et les premiers résultats sont espérés pour la campagne prochaine. Une autre demande concerne la réciprocité : « Nous voyons arriver de nouvelles constructions dans les champs. Nous sommes en discussion avec le ministère de la santé et de l’écologie pour que les choses soient inscrites, soit dans les documents d’urbanisme, soit dans les règlements sanitaires départementaux, afin de permettre cette réciprocité pour toute nouvelle construction ».
Des investissements en matériel peuvent être nécessaires pour gérer au mieux ces zones non traitées. En matière d’accompagnement financier, il y a eu un premier appel à projet lancé en juillet au niveau de France Agrimer, à hauteur de 3 millions d’euros. Mais l’enveloppe est déjà consommée. Dans le cadre du plan de relance, il y a environ 135 millions d’euros sur un nombre de thématiques en agroéquipement, avec un appel à projet qui sera lancé l’année prochaine.