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Natup, une fusion bien digérée.

Deux ans après la fusion de Cap Seine et Interface, le groupe Natup affiche des ratios économiques jamais atteints.

Jean-Charles Deschamps, président (à gauche), et Patrick
Aps, directeur général de Natup (à droite).
Jean-Charles Deschamps, président (à gauche), et Patrick
Aps, directeur général de Natup (à droite).
© NATUP

Né en décembre 2018 de la fusion de Cap Seine et Interface Céréales, le groupe Natup a présenté son bilan annuel 2019-2020 lors d’une conférence de presse. Avec un EBE de près de 42 millions d’euros (M€) et un résultat net à 17,7 M€, le groupe normand affiche des niveaux de rentabilité jamais atteints : « c’est notre première année complète en configuration Natup. Ces bons chiffres sont aussi la conséquence de l’atteinte de notre objectif de faire évoluer notre modèle historique collecte appro vers la diversification. Nous avons encore des leviers que l’on peut potentiellement actionner pour performer », explique le directeur Patrick Aps.

La diversification, c’est le développement du pôle légumes avec 1ère gamme (Pom’Alliance et Pomuni) dont les résultats ont été très bons cette année grâce à des achats conséquents en GMS et à l’export. La division légumes, c’est également la 5ème gamme de Lunor, même si cette année aété compliquée pour les produits destinés à la restauration hors foyer. « Avec Lunor, nous développons un concept fraîchement cuit. Ce sont des pommes de terre, carottes et betteraves rouge pasteurisés avec un DLC moins importante mais une saveur sauvegardée. »

 

LA RÉSILIENCE GRÂCE À LA DIVERSIFICATION

La diversification, c’est également le débouché Lidl avec aujourd’hui 85 animaux (vaches de réforme normandes) apportant une plus-value entre 180 et 250 euros par animal pour l’éleveur. Le groupe ne s’interdit pas de jouer un rôle dans des filières qui pourraient concerner ses adhérents : ainsi sorgho, quinoa ou chia sont en expérimentation, avec 1 000 hectares de sorgho qui seront semés pour la campagne à venir. Le pois jaune, légumineuse en vogue recherchée par les industries agroalimentaires, est à l’étude avant de pouvoir déployer quelques volumes. Autre projet à l’étude, la production d’insectes, nourris avec des déchets de légumes de Lunor, à destination de l’aquaculture… des informations seront prochainement diffusées sur ce sujet.

Jean-Charles Deschamps, qui a été réélu président lors du dernier conseil d’administration, est revenu sur le projet de filature à Saint-Martin-du-Tilleul, dans l’Eure, qui avance bien : « le financementest acquis. Nous sommes dans la phase d’appel d’offres pour l’acquisition du matériel nécessaire à la production de fils au mouillé. C’est un vrai challenge de rapatrier cette technique qui n’existe plus en France. De grandes marques françaises, St James et Petit Bateau nous accompagnent dans la production d’un fil 100 % français ».

Une partie du résultat net du groupe retourne aux adhérents avec une redistribution significative de 5 millions d’euros. Le résultat servira également aux besoins de financement et d’investissements. Chaque année, ce sont 20 millions d’euros qui sont investis dans de nouveaux outils et les mises aux normes. Cette année, le conseil d’administration a décidé de consacrer un million d’euros par an pour redonner un coup de jeune à ses sites. « Natup a une capacité d’investissement de 50 millions d’euros, ce qui permet d’être en veille permanente sur les opportunités de monter des dossiers de croissance », précise le directeur en rappelant que l’arrivée de l’outil portuaire Simarex permet au groupe d’avoir un point ultime d’acheminent de ses céréales et de baisser très significativement les coûts de sa chaîne logistique. Un volume record de 1,250 million de tonnes est passé par cet outil sur le dernier exercice.

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