Aller au contenu principal

Patrick BENEZIT, président de la FNB.

« Ne pas sacrifier notre élevage bovin »*

© FNSEA

Au fil des semaines, le projet du gouvernement pour l’avenir de notre secteur, indéchiffrable jusqu’ici, commence à se faire plus clair : accélérer la décapitalisation de notre cheptel... pour mieux assumer la nécessité d’importer.

 

Car il y a là une réalité que nul ne peut nier : si notre production de viandes bovines s’effondre en France, la consommation, elle, ne recule pas. Au contraire : elle est en progression sur les premiers mois de 2023 ! Au grand dam de notre ancien ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, qui faisait il y a peu la promotion de la « fausse viande » fabriquée par les « faux fermiers » financés par Xavier Niel, en dénigrant publiquement, au passage, nos produits et notre modèle d’élevage pourtant reconnus dans le monde entier pour leur durabilité.

 

Alors, l’équation est simple à résoudre, pour les distributeurs. Et Leclerc s’en est fait le porte-parole il y a peu. Cap sur les viandes importées ! Et comme nos voisins européens ne s’en sortent pas beaucoup mieux que nous, pourquoi ne pas aller s’approvisionner directement sur le continent américain ? D’autant qu’une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule : l’Union européenne entend conclure des accords de libre-échange avec tous les géants producteurs de viandes bovines au monde.

 

Ces pays ne respectent pas nos normes de production sanitaires et environnementales ? Quelle importance ? Pour sauver la planète, la priorité semble être de faire en sorte que nos vaches disparaissent de nos paysages français, quels que soient les niveaux de consommation et d’importation de viandes bovines. Nous avons déjà perdu 30 % de notre cheptel en 60 ans ? 1 million de vaches sur les seules 7 dernières années ? « Ce n’est pas assez rapide ! », nous dit la Cour des comptes dans un rapport publié le 22 mai, qui demande au gouvernement d’accélérer le mouvement et de proposer des programmes de « réorientation » professionnelle aux éleveurs bovins !

 

Et c’est ainsi que, de petite phrase en petite phrase, de décision en décision, notre secteur devient tranquillement le symbole choisi par la France pour témoigner de sa détermination à atteindre ses objectifs climatiques. A écouter les débats actuels, rien d’autre dans l’économie ne serait plus dangereux pour l’environnement que nos vaches qui pâturent, alors que nos élevages bovins « cochent toutes les cases » des atouts environnementaux, économiques et territoriaux, indispensables à notre pays.

Ça vous paraît grotesque ? C’est pourtant la piètre logique que certains de nos responsables politiques semblent enclins à dérouler, pour mieux nous faire avaler des prix bas, de la fausse viande et des accords de libre-échange avec le monde entier.

 

Il est donc encore temps de se défendre et de refuser ce scénario ! La Fédération nationale bovine y prendra toute sa part.

* Le titre a été modifié. L’original est le suivant  : « Sacrifier notre élevage bovin français pour mieux importer n’est pas un projet politique acceptable ! »

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Eure Agricole.

Les plus lus

Il nous a quittés

Notre confrère FRANÇOIS CARBONELL, ancien rédacteur en chef et directeur délégué de l'Eure Agricole de 1989 à 2020, nous a…

Dicotylédones émergentes sur pois d'hiver.
Stratégie de désherbage des protéagineux d'hiver.
A l'approche des semis des pois et féveroles d'hiver, la préparation de sa stratégie de désherbage doit se réfléchir en…
Plus de 80 intersections sur la D 613 entre Évreux et Lisieux. Des lieux hautement accidentogènes que le Département sécurise depuis 2021 par des mesures autres que la limitation de vitesse à 90 km/h.
Le 27 repasse au 90 sur 4 197 km de routes.
Après avoir décéléré, le Département rétropédale en repassant les quelques 4 200 km de routes départementales aux 90 km/h au lieu…
" Le contingent supplémentaire de 99 000 tonnes accordé au Mercosur viendra doubler les volumes d'aloyaux  importés aujourd'hui de cette zone ", a déploré Patrick Bénézit,
Mercosur : des conséquences en cascade pour l'agriculture française.
Quatre interprofessions (de la viande bovine, de la volaille, de la betterave-sucre et des céréales) se sont mobilisées la…
Le Smic à 11,88 € à compter du 1er novembre.
Dans son discours de politique générale le 1er octobre dernier, le Premier ministre, Michel Barnier, a notamment annoncé la…
"Pourquoi importer l'agriculture que l'on nous n'autorise pas à produire ?", dénonce Gilles Lievens (président de la CA 27).
Un "non au Mercosur" unanime lors de la dernière séance.
"Un arrêt immédiat des négociations avec le Mercosur" ont motionné à l'unanimité les élus de la Chambre d'agriculture lors de la…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 185€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site l'Eure Agricole
Consultez le journal l'Eure Agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal de l'Eure Agricole