« Permettre une souveraineté alimentaire solidaire »
BENJAMIN CHAMOY, président de la section viande bovine de la FNSEA 27
Que pensez-vous du rapport Ambec concernant les accords du Mercosur ?
La conclusion du rapport Ambec est simple, l’importation de produits agricoles du Mercosur mettrait en péril la viabilité de l’agriculture française. Bien sûr, les enjeux de la déforestation mis en avant dans le rapport, sont majeurs, mais ils ne doivent pas occulter les enjeux spécifiques à l’agriculture que sont les problématiques sanitaires, d’émission de gaz à effet de serre ou de traçabilité. Si la performance économique des systèmes agricoles d’Amérique du Sud est réelle, ces derniers sont néanmoins considérablement moins durables que ceux de l’agriculture française ! Suite à ce rapport, le gouvernant français dit non au projet d’accord avec le Mercosur. Au-delà de cette prise de position que nous attendions, c’est le concept même des accords de libre échange qui doit être revu pour promouvoir un commerce régulé, un traitement différencié du secteur agricole et permettre à tous les pays du monde une souveraineté alimentaire solidaire.
Quelle est la situation du maigre ?
Chacun d’entre vous aura déjà remarqué que les cours des broutards sont, depuis le début de la campagne, à des niveaux faibles (pour un broutard charolais U de 400 kg, c’est 35 ct de moins que la même semaine de 2018*, soit 140 euros par tête !), alors que les signaux de marché sont au vert. C’est d’ailleurs pour échanger sur cette situation que la FNB a proposé une réunion avec les principaux exportateurs de maigre français, il ya maintenant 3 semaines. Cependant, il n’y a toujours pas d’amélioration. Les acteurs de l’export n’ont pas changé de comportement pour aller chercher de la valeur ajouté sur les marchés (y compris italien).
Nous appelons donc à un comportement différent qui ambitionne la création de valeur pour nos broutards reconnus pour leurs qualités sanitaires, leur croissance et leurs qualités de viande.
Vous demandez aux éleveurs eurois de faire remonter leurs factures, pourquoi ?
Afin de connaître la réalité des pratiques sur le terrain, la fédération nationale bovine (FNB) s’est attachée à agglomérer des éléments chiffrés et tangibles. Pour continuer à s’organiser contre l’enfumage permanent de la filière, nous devons aussi avoir les remontées des prix pratiqués dans nos exploitations. Pour cela, la section bovine de la FNSEA27 souhaite que vous lui transmettiez les factures d’animaux abattus depuis le 1er mars 2020 en précisant le lieu d’abattage.V ous pouvez faire une photo des factures ou un scan en inscrivant le nom de l’abattoir. Ces éléments sont à transmettre au service syndical : delphine.baziret@fnsea27.fr
* selon France Agrimer