Plan de relance : 515 millions pour repartir vite.
Le plan de relance normand a été présenté par la Région le 9 octobre dernier à Saint-Etienne-du-Rouvray. C'est un plan économique, social, culturel et durable qui ne doit pas faire de doublon avec le plan national.
« Le plan de relance Normandie, c'est une vision stratégique globale avec des solutions locales » où chaque filière a été prise en compte, explique le conseil régional. Ce plan est l'aboutissement d'un processus d'analyse et de concertation sur la situation économique et sociale de la Normandie au sortir de la période de confinement. Entre le 1er juillet et le 15 août, mille entreprises normandes de toutes tailles (43 % de PME de 20 à 50 personnes de tous types d'activité avec une majorité d'activités industrielles) ont été interrogées sur la vulnérabilité de leurs chaînes de valeurs et de production. Des réunions se sont déroulées sur tout le territoire, avec plusieurs centaines de chefs d'entreprise venus exprimer leurs besoins et attentes.
POUR « LE MONDE D'APRÈS »
La notion d'urgence est bien sûr présente dans l'élaboration de ce plan de relance. Une plateforme spécifique a été mise en service permettant d'être renseigné sur les aides existantes. Mais ce plan a été construit pour « le monde d'après », avec une dimension numérique essentielle pour mettre en oeuvre les démarches de proximité. Des parcs d'activité labellisés qui offrent des valeurs sur la nature de l'offre, la revitalisation des centres villes, le développement de la filière hydrogène, la création du fonds « Normandie Carbone » sont des actions favorables « à la dimension environnementale et à la reconquête de sens de l'activité entrepreneuriale et à l'anticipation des métiers de demain ».
En matière d'urgence, en complément des aides nationales, des mesures de soutien aux acteurs régionaux les plus touchés ont été mises en place très rapidement, notamment pour contribuer à la structuration et à la mise en oeuvre de démarches de proximité. La filière agricole a ainsi bénéficié de soutien spécifique : fortement impactés par la crise du Covid, les agriculteurs ont connu des problèmes de trésorerie dus aux fermetures des marchés, des magasins et des restaurations collectives et commerciales. Pendant le confinement, la Région a mis en place la plateforme « au rendez-vous des Normands » qui a référencé les producteurs locaux afin d'accroître leur visibilité. Des évolutions à venir vont permettre de mettre en valeur des initiatives et de mettre en relation les producteurs et consommateurs via le lancement d'une marketplace. La création d'un fond de garantie gratuit se met égalementen place, pour faciliter l'accès au crédit.
Des mesures ont été mises en place, pour assurer la reprise et permettre la récupération du niveau de richesse d'avant la crise : la création d'un fond rebond pour agir sur les fonds propres des entreprises saines et la création d'un dispositif d'intervention aidant à baisser la pression financière des entreprises qui ont contracté un prêt garanti par l'Etat. La Région va maintenir la rémunération des stagiaires et accompagner les organismes de formation. 7 000 jeunes sont concernés par le maintien de leur rémunération pour un budget mensuel de 5,2 millions d'euros.
RELANCE DE L'EXPORT
Elle s'est également engagée à participer à la relance de l'exportation normande : le dispositif impulsion export est monté à 80 % de subvention pour les phases de prospection et les participations aux salons. Le dispositif ticket modérateur a également été renforcé avec un soutien des entreprises sous forme de subvention à 80 % pour les phases de prospection directe à l'international. Enfin le diagnostic « Panorama Xport » a été déployé pour accompagner les entreprises à l'export et les orienter vers les marchés les plus porteurs. « Tous les dispositifs ont été bâtis de façon à être en complémentarité avec l'Etat. Mon souhait est de créer un comité de pilotage avec le préfet pour bâtir un modèle commun. J'en appelle également aux grands groupes qui balancent tout à l'autre bout du monde. Ce n'est pas acceptable ! », insiste Hervé Morin, LaRégion a tout fait pour maintenir l'investissement public et les grands programmes stratégiques : le pôle équin normand (Cirale) à Dozulé, le lycée international du Roumois autour de l'énergie, le déploiement du très haut débit, la chatière du port du Havre, le contournement Est de Rouen. « 23 % de notre PIB est industriel. C'est donc folie d'imaginer un modèle de développement sans prendre en compte l'industrie » conclut-il, rappelant que la Région qui est très peu endettée investit 258 euros par habitant contre une moyenne française de 158 euros.