Pour aider les circuits courts : Normabat joue les bisons futés.
Interbev, Arip et CRAN (Chambre régionale d’agriculture de Normandie) ont rendu le 9 novembre dernier à Pont-Audemer (27), en présence d’Hervé Morin (président de Région) et Clotilde Eudier (vice-présidente), leur copie conclusive des travaux de concertation autour de l’abattage et la transformation des bovins, ovins et porcins dans le cadre des circuits courts. Bilan : la mise en place d’une cartographie des abattoirs - centres d’allotement - ateliers de découpe/transformation - transporteurs ainsi que de schémas opérationnels selon l’espèce.
représentant la Cran, Interbev et l’Arip. « C’est la première fois qu’un tel outil est proposé en France », s’est félicité le président de Région.
Tout n’est pas encore informatiquement complètement opérationnel, mais ce n’est plus qu’une question de jours. Bientôt, sur les sites d’Interbev (interprofession bétail et viande), de l’Arip (interprofession porcine), des Chambres d’agriculture, et plus si affinités, de nouveaux outils destinés à faciliter le quotidien des éleveurs pratiquant la vente directe seront en ligne. Il s’agit, d’une part, de la cartographie des abattoirs, centres d’allotement - ateliers de découpe/transformation - transporteurs présentant les informations pratiques nécessaires aux éleveurs (planning d’abattage par espèces, contact téléphonique du référent circuits de proximité…). D’autre part, de schémas opérationnels selon l’espèce (bovin, porcin, ovin), et selon la localisation (ouest, centre, est de la Normandie), indiquant les différentes possibilités de flux entre l’éleveur et le consommateur en passant par les transporteurs, les abatteurs et les découpeurs-transformateurs. D’autres critères sont pris en compte pour répondre au mieux aux problématiques issues du diagnostic : éleveurs avec ou sans transport d’animaux, avec ou sans atelier de découpe, récupérant ou non les carcasses, temps de transport.
Optimiser les coûts
Il s’agit là de l’aboutissement du dossier Normabat : une initiative lancée par la Région en 2020 et copilotée par les interprofessions et la chambre consulaire. Après un questionnaire en ligne et une dizaine de réunions de concertation ayant pour objectif de synthétiser les attentes des éleveurs, une nouvelle mécanique est mise à disposition de la profession pour réduire les coûts en amont de la vente directe tout en optimisant le bien-être animal. « C’est la première fois qu’un tel outil est proposé en France, a souligné Hervé Morin (président de Région). Après ce travail gigantesque, il faut le partager au maximum et l’optimiser en donnant aux acteurs, par exemple, la possibilité de réaliser leur mise à jour en temps réel ».
Presque une obligation au vu du mouvement perpétuel auquel doit faire face le secteur. Partout en Normandie et dans sa périphérie proche, les offres de services évoluent dans les outils d’abattage et de découpe, voire même chez les transporteurs. « Au bout du compte, on a souvent une solution, mais il faut avoir l’honnêteté de reconnaître qu’on aura plus d’outil d’abattage à côté de chaque ferme. Faire une heure ou deux de transport, pour l’animal, ce n’est quand même pas le bout du monde ? », s’interroge Hervé Morin. La science l’a d’ailleurs prouvé. Ce n’est pas tant la durée de transport (dans la limite du raisonnable) qui stresse l’animal, mais le fait de monter et descendre du camion. « Partout où cela sera nécessaire, il faudra construire des centres d’allotement, plaide Pascal Férey (président de la Chambre d’agriculture de la Manche), avec l’accompagnement de la Région ».
Et l’abattage mobile (ou à la ferme) dans tout cela ? Ce n’était pas le sujet du jour, mais il s’est invité dans les questions. « Nous ne fermons pas la porte, mais le modèle doit techniquement se bâtir et économiquement s’équilibrer en trouvant son marché », a répondu Hervé Morin.