Préparer au mieux les prochains semis de colza.
La réussite du colza est étroitement liée à la qualité de son implantation.
Pour y parvenir, quelques fondamentaux méritent d’être
rappelés avant les déchaumages estivaux.
En situation sèche, un déchaumage après récolte est
nécessaire pour permettre, par la suite, un travail efficace
de l’outil à dents.
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nécessaire pour permettre, par la suite, un travail efficace
de l’outil à dents.
Les façons culturales en interculture ont une double finalité : préparer un lit de semences permettantune bonne germinationdes graines et préparer une structure favorable à l’enracinement et à la croissance en biomasse du colza et de son pivot en particulier. A l’entrée de l’hiver, l’état de croissance du colza le prédispose souvent à « encaisser » les stressclimatiques, physiologiques et ravageurs survenant tout au long du cycle.
LES PIÈGES À ÉVITERAVANT DE SEMER
Assèchement du sol, encombrement pailleux du lit de semences, création de mottes ou d’un sol soufflé, présence de compactions profondes ou superficielles sont à éviter autant que possible. Il est nécessaire de s’adapter aux conditions du milieu et de modifier ses habitudes si besoin. Identifier les zones de compaction (observez la structureà la bêche) pour décider si un travail du sol est nécessaire ounon. Le cas échéant, définir laprofondeur de travail du sol. Les outils à dents sont à privilégier dans la plupart des cas pour ameublir en profondeur.
CONSEILS POUR TRAVAILLER LES SOLS SABLEUX ET LIMONEUX PEU ARGILEUX
A moins de 18-20 % d’argile,le labour peut se concevoir soitprécocement après déchaumage post-récolte avec un outil àdisques, soit juste avant le semis. En l’absence de labour, pour limiter les risques d’obstacles pour le pivot du colza, un travail de 10-15 cm à la dent (chisel,canadien) est souvent nécessaire fin juillet début août. Les outils polyvalents intégrant des dents et des rangées de herse peigne sont un bon compromis pour gérer en plus les résidus pailleux. En cas de labour juste avant semis, privilégier une reprise au vibroculteur plutôt que la herse rotative. Cette dernière fréquemment combinée au semoir, est trop souvent responsable d’un lit de semences trop affiné, soufflé, asséché et sensible à la battance. Ce phénomène s’observe d’autant plus que des façons culturalesrépétées (faux-semis par ex.) ont été réalisées. Le bon positionnement des graines est dans ce cas fortement contrarié.
CONSEILS POUR TRAVAILLER LES SOLS ARGILEUX
En sol argileux et argilo-calcaires, le labour est souvent déconseillé en particulier lorsqu’il est tardif. Les mottes provoquées par la reprise sont difficilement gérables par la suite. Et les passages répété sassèchent le sol. Dans ces sols, mieux vaut généralement intervenir au plus tôt après la récolte. Un premier passage superficiel (et idéalement un double passage croisé) dans les24 h après la récolte permet de bénéficier de l’humidité résiduelle et/ou de limiter les remontées capillaires. Ne plus avoir à travailler le sol dans les 15 jours avant semis permet de valoriser pleinement les éventuelles pluies.
ET EN SITUATION SÈCHE ?
Dans de telle situation, en non labour, un déchaumage après récolte est nécessaire pour permettre, par la suite, un travailefficace de l’outil à dents. Evitezd’assécher le lit de semences après le retour des pluies par des opérations de travail du sol trop nombreuses. Préférez travailler très tôt après la récolte du précédent et effectuer un roulage après chaque action pour limiter l’assèchement dû à l’évaporation. Evitez de positionner les résidus pailleuxdans le lit de semence car ils assèchent d’autant plus le lit de semences.
PRÉCAUTIONS POUR STRIPTILLOU SEMIS DIRECT
Pour limiter l’évaporation estivale du sol et pour bien d’autresmotifs agronomiques, le striptill, voire le semis direct sont des options que certains jugent intéressantes. Cette technique est toutefois conditionnée par le diagnostic préalable d’un bon état structural et est à réserver en argilo-calcaires ou limonssains. Sur des limons humides à tendance hydromorphe, la réussite des semis directs et des pratiques « strip-till » est plus aléatoire du fait des risques de mauvaise structure et de mauvais drainage dans le profil. La simplification du travaildu sol doit alors se gérer auniveau du système de culture successions culturales, couverts en interculture, colza associé à des plantes compagnes, etc.
ÊTRE PRÊT À SEMER TÔT !
Dans les parcelles à risque de levée laborieuse, il est important d’être prêt à semer dès le 5-10 aout : semences sous hangar, pailles ramassées, apports matières organiques, matériel de semis et main d’oeuvre disponibles. La décision de semer doit ensuite être prise en fonction des prévisions météo. Semer avant et non après les pluies annoncées, même dans le sec. Les levées précoces avant le 25 août atteignent rapidement le stade 4 feuilles du colza et permettent d’esquiver des niveaux compromettants de morsures de grosses altises. Semer tôt permet aussi de faire entrer le colza rapidement en phase de croissance active (4 feuilles à la mi-septembre idéalement). Sous réserve de disposer d’une nutrition minérale (N et P) suffisante, une levée précoce est un gage d’obtention d’un couvert de plus de 1 kg/m²de biomasse en entrée hiver. La régularité d’apport de fertilisants organiques à l’échelle de la rotation ou l’apport de fertilisants organiques ou minéral avant le semis du colza sont des pratiques qui accompagnent la culture dans sa croissance et limitent les risques de faims d’azote.