Aller au contenu principal

Prix du lait : les producteurs ne peuvent plus attendre.

© DR.

Le ministre de l'Agriculture,Julien Denormandie avaitappelé les acteurs des filièresà rouvrir les négociationscommerciales terminées fin février.

En effet, la loi Egalim prévoit la réouverturedes négociations dès lorsque les paramètres des marchés ontévolué de manière significative. C'est peu de dire que la guerre déclenchée en Ukraine le 24 février bouleverse les équilibres et crée des tensions sur les marchés. En grais, céréales et oléagineux ont ainsi vu leurs prix s'envoler sur les marchés, grevant les coûts de production laitière. Ludovic Blin, président de la section laitière de la FRSEA de Normandie s'est adressé aux opérateurs de l'aval de la filière : entreprises de transformation et distributeurs. Il les appelle dans la lettre publiée ci-contre à la responsabilité en négociant au plus vite une revalorisation des prix des produits laitiers. Plus globalement, il place l'enjeu au niveau de l'avenir de la production dans nos régions au moment où la déprise laitière menace.

 

"Madame, Monsieur,

Les relations entre éleveurs laitiers, transformateurset distributeurs doivent être considérées commeun réel partenariat avec un but commun : la pérennité de laproduction laitière française et par conséquent la pérennité dumétier d'éleveur laitier. Or à ce jour, l'inquiétude grandit sur cesujet.

En effet, en 2021, la production laitière française a affiché une baisse de 1,2 % par rapport à l'année 2020, baisse la plus importante depuis 2015. Cette tendance se confirme sur les premiers mois de l'année 2022, et nous voyons à présent la concrétisation des alertes que nous adressons depuis des années : la production laitière française décline. Il est de votre responsabilité de nous aider à pérenniser notre métier en rémunérant le lait que nous vous fournissons à sa juste valeur.

Comment motiver les jeunes générations à choisir l'agriculture, et a fortiori l'élevage de vaches laitières, quand il est impossible de leur garantir un revenu décent ? A ce jour, la moitié des éleveurs laitiers ont plus de 50 ans et pourront prétendre à la retraite d'ici moins de dix ans. A contrario, seuls 3 % des élèves de lycées agricoles considèrent comme suffisante la rémunération des éleveurs. Comment motiver les autres 97 % à s'engager en faveur de la production laitière et de la souveraineté alimentaire de notre pays ? Dans le contexte économique inédit dans lequel nous sommes, n'y voyez-vous pas le signe d'un besoin urgent de trouver des solutions ?

Nous vous rappelons, chers partenaires, que les lois Egalim 1et 2 ont entériné le principe de construction du prix du lait en « marche avant », en basant celui-ci sur les coûts de production en élevage laitier. Une plus grande réactivité sur la prise en compte des charges que nous avons sur nos ateliers de production n'est plus une option, mais une nécessité et une obligation légale. En vous affranchissant de cela, vous êtes dans l'illégalité et renvoyez à l'ensemble des filières agricoles, ainsi qu'aux pouvoirs publics, une image de la filière laitière ne correspondant pas à l'ambition d'excellence portée par le plande filière « France Terre de lait ».

Enfin, nous attirons votre attention sur le souhait de souveraineté alimentaire porté par notre gouvernement : les citoyens français doivent pouvoir consommer des aliments produits et transformés en France. Afin de pouvoir honorer vos contrats, développer et pérenniser vos marchés, et répondre à l'ambition nationale de nourrir les Français, nous vous appelons à payer le lait à vos fournisseurs respectifs à sa juste valeur !

Cette lettre sera adressée au ministre de l'Agriculture et à la presse.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Eure Agricole.

Les plus lus

Il nous a quittés

Notre confrère FRANÇOIS CARBONELL, ancien rédacteur en chef et directeur délégué de l'Eure Agricole de 1989 à 2020, nous a…

Dicotylédones émergentes sur pois d'hiver.
Stratégie de désherbage des protéagineux d'hiver.
A l'approche des semis des pois et féveroles d'hiver, la préparation de sa stratégie de désherbage doit se réfléchir en…
Plus de 80 intersections sur la D 613 entre Évreux et Lisieux. Des lieux hautement accidentogènes que le Département sécurise depuis 2021 par des mesures autres que la limitation de vitesse à 90 km/h.
Le 27 repasse au 90 sur 4 197 km de routes.
Après avoir décéléré, le Département rétropédale en repassant les quelques 4 200 km de routes départementales aux 90 km/h au lieu…
Toujours moins de bovins en Normandie.
L'observatoire annuel 2023 de l'élevage bovin en Normandie vient de paraître. 
Dès l'été 2025, Enedis facturera des frais de relève aux foyers non équipés d'un compteur connecté Linky.
Les résistants au compteur Linky.
Refuser l'installation d'un compteur Linky n'est pas illégale mais devient désormais un choix couteux.
Police environnementale
Loi de 2019 sur l'OFB : entre critiques et recommandations.
À la suite des récentes mobilisations agricoles, la commission de l'aménagement du territoire et du développement durable du…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 175€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site l'Eure Agricole
Consultez le journal l'Eure Agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal de l'Eure Agricole