Ressource en eau dans l'Eure : le conjoncturel ne compense pas le structurel.
Le 6e comité ressource en eau s'est réuni le 28 septembre dernier à Mesnil-en-Ouche. L'occasion certes de lever les mesures de restriction des usages de l'eau mais si la pluie est tombée, les nappes restent à un niveau historiquement bas.
L'Eure comptabilise 27 piézomètres sur son territoire. Il s'agit d'un forage non exploité qui permet la mesure du niveau de l'eau souterraine en un point donné de la nappe. Le 28 septembre dernier, à l'issue du 6e comité ressource en eau, Simon Babre et les acteurs de l'eau sont allés relever le compteur de celui de La Roussière à Mesnil-en-Ouche. Verdict : 18 cm de moins que l'an dernier à pareille époque. « Un niveau historiquement bas », déplore le préfet de l'Eure qui a cependant décidé de lever les mesures de restriction des usages de l'eau dans le département.
18 CM PLUS BAS QUE L'AN DERNIER
Rien de contradictoire là-dedans tant il faut distinguer le conjoncturel du structurel. Le conjoncturel, c'est « une reprise des précipitations supérieure à la moyenne et des sols avec des niveaux d'humidité satisfaisants tout comme ceux des cours d'eau », plaidant en faveur de la levée des restrictions.
Le structurel, « ce sont des niveaux de nappes phréatiques historiquement bas à cause du déficit de pluie de l'automne au printemps dernier. On vient de le mesurer ». On peut donc à nouveau faire le plein de sa piscine et laver sa voiture mais sans une longue période de pluie abondante dans les mois à venir, il y a fort à parier que « bis repetita » au printemps ou à l'été 2024. En attendant, Simon Babre a souligné « le comportement exemplaire des usagers de l'eau. Le dispositif a très bien fonctionné dans le département ». Seuls 9 procès-verbaux ont été dressés (6 stations de lavage et 3 utilisations de plan d'eau). Quant à une éventuelle utilisation des eaux traitées (un terme politiquement plus correct qu'eaux usées), « on est ouvert pour faire bouger les lignes », a-t-il indiqué en poursuivant « qu'agriculteurs et industriels doivent continuer à faire preuve de parcimonie ». En attendant, on mesure automatiquement toutes les heures le niveau des nappes.