Section laitière régionale de la FRSEA Normandie : les EGA, rien que les EGA !
Pour la première fois depuis la crise sanitaire liée au Covid-19, la section laitière régionale de la FRSEA de Normandie s’est réunie à Caen le vendredi 3 juillet.
Lors de cette rencontre, les membres de la section laitière ont dressé le bilan conjoncturel des derniers mois, en observant l’impact du Covid-19 sur les marchés laitiers. Si les échanges de produits laitiers se sont ralentis au niveau mondial, ils se sont néanmoins bien portés au départ de l’Union Européenne. De plus, la section laitière a constaté que la collecte française a reculé en avril 2020, pour la première fois depuis juillet 2019 (-0,7% entre avril 2019 et avril 2020). Cette baisse de collecte est notamment marquée dans les grands bassins de production que sont la Bretagne (-2,3%) et la Normandie (-0,6%). Le dispositif d’incitation à la réduction des volumes, mis en place par le Cniel au printemps, aura sans doute joué un rôle prépondérant dans cette évolution. En complément du lissage du pic annuel de collecte,la très forte progression des ventes de produits laitiers en GMS durant les 4 derniers mois envoie un signal positif pour les mois à venir. La plus grosse ombre au tableau porte sur les prix de base payés par certaines laiteries aux producteurs : décisions unilatérales de baisser le prix, non-respect des accords-cadres, application de saisonnalité négative sans concertation avec les organisations de producteurs. Le deuxième trimestre 2020 aura ainsi été marqué par un recul de 8,60€/1000 l enmoyenne en Normandie par rapport au premier trimestre. La section laitière syndicale s’attache donc à rester vigilante sur les pratiques des industriels pour les troisième et quatrième trimestres de l’année.
APPLICATION TOTALE DES EGA : UNE NÉCESSITÉ ABSOLUE
Depuis 3 ans, l’actualité aura été riche en acquis syndicaux pour la section laitière : publication de la loi « alimentation » à la suite des EGA, prise en compte des coûts de production des éleveurs dans la détermination du prix du lait, publication d’un indicateur du prix de revient… autant de sujets dont on parlait à peine en 2017 et qui font désormais le quotidien des responsables syndicaux. Parmi la multitude de secteurs agricoles, la filière laitière est celle qui aura le plus avancé sur ces sujets au cours des trois dernières années. Pour autant, la section laitière constate que les transformateurs laitiers font une application plus que partielle des EGA. Président de la section lait depuis 2017 et renouvelé dans ses fonctions présidentielles pour les trois années à venir, Ludovic Blin rappelle ainsi qu’aujourd’hui en France, aucune coopérative laitière ne prend en compte les coûts de production des éleveurs dans la détermination du prix du lait. Une situation inadmissible qui n’a que trop duré pour les membres de la section lait, qui comptent bien changer la donne au cours de ce nouveau mandat. Si les industries privées font preuve d’un peu plus d’avancement dans l’application de la loi, la situation demeure tout de même perfectible. Dans la ligne de mire de la section syndicale, les « ajustements par rapport à l’environnement » contenus dans certains accords-cadres, qui selon Ludovic Blin sont « une aberration, totalement contraire à l’esprit de la loi Alimentation. » La mandature 2020–2023 sera donc l’occasion pour les membres de la section lait régionale de la FRSEA Normandie de finaliser les travaux entamés en 2017, en gardant l’ambition de faire des producteurs le maillon fort de la filière laitière.