Aller au contenu principal

Simplification et ajustement des taux de TVA pour le secteur agricole.

La loi de finances pour 2022 est venue simplifier et réajuster l’application des taux de TVA dans le secteur agricole. Cette simplification emporte quelques changements dans l’application des taux réduits pour les produits issus de l’agriculture destinés à l’alimentation humaine. Retour sur ces modifications applicables depuis le 1er janvier.

© DR.

Auparavant, les règles en matière de taux de TVA, pour les produits d’origine agricole et destinés à des fins alimentaires, dépendaient principalement du niveau de transformation des produits selon qu’il s’agissait de produits directement destinés à la consommation humaine (5,5 % pour le lait, les oeufs, la viande, les fruits…), de produits bruts non transformés, mais normalement destinés à être utilisés dans la préparation des denrées alimentaires (10 % pour les céréales, animaux de boucherie…) ou de produits transformés (20% pour la laine, les biocarburants, le chocolat, le caviar…).

 

La loi de finances pour 2022 simplifie cette classification et vient impacter l’application des taux réduits de TVA sur les produits agricoles destinés à l’alimentation humaine. Il faut désormais opérer une distinction pour l’application du taux réduit de 5,5 % ou du taux intermédiaire de 10 % selon que les produits agricoles sont destinés :

- à la consommation humaine : 5,5 % produits transformés ou non,

- à la consommation animale : 10 % produits transformés ou non,

- à être utilisés dans la production agricole : 10 %, par exemple les semences.

 

RAPPELS ET PRECISIONS

Les semences : en vertu de l’article 278 bis, 5° du CGI, elles sont soumises au taux intermédiaire de 10 % en tant que produits utilisés dans la production agricole. La modification de ce texte par la loi de finances pour 2022 ne change rien au taux de TVA applicable aux semences qui reste à 10 %. Mais, il est désormais précisé que le taux de 10 % s’applique « aux produits suivants, lorsqu’ils sont d’un type normalement destiné à être utilisé dans la production agricole et qu’ils ne sont pas destinés à l’alimentation animale… ».

Les animaux de boucherie et de charcuterie : auparavant, ils étaient soumis au taux intermédiaire de 10 %, classés dans la catégorie des produits agricoles non transformés, mais destinés à l’alimentation humaine. Dès lors, la loi faisant abstraction du critère de la transformation des produits agricoles, les animaux de boucherie et de charcuterie sont soumis au taux réduit de 5,5 % au même titre que les autres produits alimentaires.

Rappel de la définition des animaux de boucherie et de charcuterie : les bovidés : bœufs et taureaux, vaches, veaux, bouvillons, taurillons et génisses ; les ovidés : béliers et moutons, brebis et agneaux gris, agneaux de lait ; les suidés : porcs mâles et femelles, cochons de lait ; les caprins : boucs et chèvres, ainsi que les chevreaux ; les volailles (coqs, poules, chapons, poulets, poulettes, poussins, canards, oies, jars, pintades, dindes, dindons), pigeons, lapins ; le gibier ; les poissons de mer, de rivière ou de lac, entiers ou en filets ou autrement présentés et quelle que soit leur préparation ; les coquillages et crustacés...

 

Les équidés : marginale en pratique, la vente de poulains vivants destinés à la boucherie se voit potentiellement appliquer un taux de 5,5 % au même titre que les autres animaux de boucherie et charcuterie. En revanche, la vente d’équidés, dont les poulains, destinés à la production agricole (chevaux de trait), reste soumise au taux de 10 %. Et s’agissant de l’élevage de chevaux destinés notamment à la pratique d’une discipline hippique (équitation, course) la vente reste taxée à 20 %.

 

POINTS D’ATTENTION

Si le texte de loi fait une nette distinction entre les produits agricoles à destination de la consommation humaine et ceux à destination de la consommation animale pour l’application des taux de TVA, il n’en demeure pas moins que certains produits agricoles peuvent avoir un usage mixte : consommation humaine ou animale (maïs, orge...). En pratique, l’exploitant sera en mesure, dès la récolte et eu égard aux caractéristiques du produit récolté, d’en prévoir l’usage futur, restera à choisir le bon taux de TVA et à quel moment ? Pour rappel, la règle prévoit que le taux applicable aux opérations imposables est celui en vigueur au moment où a lieu le fait générateur de la taxe. Ainsi, le taux de TVA applicable sera déterminé lors de la livraison du produit agricole, plus exactement lors de sa vente, et en fonction de son usage. L’exploitant devra procéder à une ventilation des différents taux de TVA lors de la facturation. Très souvent, c’est la coopérative qui l’établit pour le compte de l’exploitant.

L’élargissement du champ d’application du taux réduit de TVA est un changement important induit par la loi de finances 2022, en vigueur depuis le 1er janvier 2022.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Eure Agricole.

Les plus lus

Il nous a quittés

Notre confrère FRANÇOIS CARBONELL, ancien rédacteur en chef et directeur délégué de l'Eure Agricole de 1989 à 2020, nous a…

Dicotylédones émergentes sur pois d'hiver.
Stratégie de désherbage des protéagineux d'hiver.
A l'approche des semis des pois et féveroles d'hiver, la préparation de sa stratégie de désherbage doit se réfléchir en…
Toujours moins de bovins en Normandie.
L'observatoire annuel 2023 de l'élevage bovin en Normandie vient de paraître. 
Plus de 80 intersections sur la D 613 entre Évreux et Lisieux. Des lieux hautement accidentogènes que le Département sécurise depuis 2021 par des mesures autres que la limitation de vitesse à 90 km/h.
Le 27 repasse au 90 sur 4 197 km de routes.
Après avoir décéléré, le Département rétropédale en repassant les quelques 4 200 km de routes départementales aux 90 km/h au lieu…
L'édition 2024 du SIAL Paris sera un millésime particulier car le salon fête ses 60 ans !
Le SIAL toujours à la pointe de l'innovation.
Le Salon international de l'Alimentation (SIAL) va fêter cette année son 60e anniversaire. L'occasion pour ses organisateurs…
Dès l'été 2025, Enedis facturera des frais de relève aux foyers non équipés d'un compteur connecté Linky.
Les résistants au compteur Linky.
Refuser l'installation d'un compteur Linky n'est pas illégale mais devient désormais un choix couteux.
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 175€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site l'Eure Agricole
Consultez le journal l'Eure Agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal de l'Eure Agricole