Teillage : un outil à l’arrêt forcé
Un incendie s’est déclaré dans la nuit de mercredi à jeudi à la coopérative de teillage du Plateau du Neubourg (27). Les 4 lignes sont à l’arrêt.
Jusqu’à quand ?
«Je tiens à saluer la réactivité et le professionnalisme des 40 pompiers venus de 4 casernes différentes qui sont intervenus cette nuit. Je salue également le sang-froid et le sens des responsabilités dont ont su faire preuve les collaborateurs de la coopérative présents au moment des faits. Aucun blessé n’est à déplorer, c’est l’essentiel ». Au petit matin du 18 mars et après une nuit mouvementée, Pascal Prévost (président de la coopérative de teillage du Plateau du Neubourg) privilégie l’humain aux dommages matériels.
Dans une cave de coproduits
Le feu s’est déclenché vers minuit dans une cave de coproduits. « Peut-être une fibre qui s’est enflammée au contact d’un roulement en action », émet entre autres d’hypothèses Bertrand Coulier, directeur. L’enquête le confirmera ou l’infirmera mais la piste intentionnelle semble d’ores et déjà écartée. « Les sécurités se sont mises immédiatement en route. L’équipe a été évacuée et mise en sécurité. L’alerte a été donnée et les secours sont rapidement arrivés ». Une équipe dont certains membres sont pompiers volontaires et formée en partie, il y a une quinzaine de jours, à l’utilisation des extincteurs.
De l’extérieur, les dégâts sont invisibles mais, à l’intérieur, le réseau électrique est HS (Hors Service). « L’outil est à l’arrêt. Aucune de nos 4 lignes ne peut fonctionner », commentent Pascal Prévost et Bertrand Coulier. Un coup dur pour une filière déjà confrontée aux affres de la crise sanitaire et pour les 93 salariés du site.
La solidarité s’organise
Le coup est rude mais la force de résilience sera plus forte. Radio Campagne a bien fonctionné. Dès potron-minet, les témoignages de solidarité, dont ceux de nombreux coopérateurs, ont afflué. « Ça fait chaud au cœur », reconnait Pascal Prévost. Et puis, Le Neubourg peut s’appuyer sur Com Lin, union de 3 coopératives avec Terre de Lin et Agy Lin.
Au-delà, il y a le nouveau bâtiment et ses deux nouvelles lignes (13 Me d’investissement) qui devait être mis en service dans quelques jours « pour nous donner plus de souplesse et améliorer les conditions de travail des salariés » fait-on remarquer. Il a été épargné mais quid du top départ désormais ? L’heure n’est pas encore au bilan mais aux semis des premiers lins versus 2021. Une campagne amputée d’environ 30 % de sa sole. « Mais notre ambition reste intacte », concluent Pascal Prévost et Bertrand Coulier.