Thomas Guérard : « être acteur de son remplacement ».
Thomas Guérard, producteur bio de lait de vache, mais aussi de brebis avec sa femme à Condé-sur-Risle, vient de succéder à Patrice Noël à la présidence du service de remplacement de l'Eure. Son credo : « être acteur de son remplacement ».
70 adhérents, 65 salariés, 6 000 heures réalisées par an, le service de remplacement de l'Eure n'est pas le poids lourd du réseau national qui tiendra, en juin prochain à Bagnoles-de-l'Orne (61), son congrès annuel. Le phénomène sociétaire et l'élevage en recul constituent des facteurs limitants. C'est cependant un peu l'arbre qui cache la forêt, car tout agriculteur(ice), éleveur ou céréalier, jeune ou aîné, peut un jour avoir besoin de recourir à ce service. « Vacances annuelles, congé maladie ou accident du travail, congé maternité ou paternité, remplacement occasionnel pour assurer un mandat syndical ou autre (...), liste à la traverse Thomas Guérard. Je trouve important d'aider, tant que l'on peut, un agriculteur à trouver occasionnellement un remplaçant surtout en situation d'urgence. Nous sommes une courroie de transmission entre la demande et l'offre et un facilitateur administratif ». Le SR est un interlocuteur important pour la MSA ou bien encore Groupama. « On fournit de la main-d'oeuvre ponctuelle à qui le souhaite. L'employeur, c'est le service de remplacement. Le volet administratif, c'est notre animatrice qui le gère ».
FIDELISER LES AGENTS
Le service de remplacement est en quête permanente de collaborateurs à temps partiel ou en CDI (contrat à durée indéterminée) : de l'étudiant disponible quelques heures durant le week-end ou les vacances à l'employé spécialisé ou multitâche. Il y en a pour tous les goûts dans la ferme euroise avec possibilité de monter en compétences. « Nous formons des collaborateurs à la traite robotisée », illustre à titre d'exemple Thomas Guérard. Le maillage géographique constitue un des éléments clés du bon fonctionnement. En ces temps où le plein du réservoir de la voiture coûte un bras, la proximité s'impose. « Plus on dispose d'agents, plus on peut répondre rapidement à la demande. Des agents qui doivent faire preuve d'une forte capacité d'autonomie. Quelques heures après la prise de commande des tâches à effectuer, ils se retrouvent tout seuls ». Le service de remplacement a donc besoin de se faire mieux connaître. Avec leur bâton de pèlerin, leurs porte-parole visitent par exemple les écoles d'agriculture. L'objectif est double : recruter des étudiants en CDD (contrat à durée déterminée) et présenter une offre de services à de futurs installés, les clients de demain. « Il s'agit d'ailleurs d'une expérience très enrichissante, car les jeunes peuvent toucher du doigt différents systèmes de production », enchérit Thomas Guérard avant de conclure : « n'hésitez pas à faire passer vos aidants par le service de remplacement pour couvrir les risques. Ça fonctionne aussi très bien pour les employés permanents ».