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Un déplacement dans le cadre du One Planet Summit.

FNSEA 27 et JA 27 ont rencontré à Tourny le 12 janvier les conseillers à l’agriculture du président et du Premier ministre.

À la ferme des Ruelles, à Tilly (Eure), le président de la République a
participé, mardi 12 janvier, à une table ronde sur la transition écologique.
À la ferme des Ruelles, à Tilly (Eure), le président de la République a
participé, mardi 12 janvier, à une table ronde sur la transition écologique.
© DR.

Quelques heures avant l’arrivée d’Emmanuel Macron à Tilly, celui-ci avait dépêché son conseiller à l’agriculture, Paul Delduc ainsi que celui du Premier ministre, Julien Turenne, assistés de Rik Vandererven, directeur adjoint de la DDTM de l’Eure, Fabrice Moulard, Amaury Levesque et Victor Delavoipière se sont émus dans un premier temps que les représentants des agriculteurs du département n’aient pas été conviés à la rencontre avec Emmanuel Macron.

 

« LA PETITE MURAILLEVERTE »

Les conseillers ont voulu resituer le contexte du déplacement présidentiel. Emmanuel Macron a accueilli à Paris la 4e édition du One Planet Summit sur la biodiversité la veille. De nombreuses personnalités et chefs d’Etat y participaient. Ce sommet avait notamment pour objectif un refinancement mondial de « la grande muraille verte » à développer en bordure du Sahel, pour ralentir les conséquences de la désertification par de la plantation d’arbres et des activités agricoles.

Au lendemain du sommet, le président Macron a souhaité illustrer « la petite muraille verte » à travers un exemple de groupement d’intérêt économique et environnemental (GIEE) et d’agroforesterie, proche de Paris pour des raisons d’agenda. L’Eure a été ainsi retenue pour sa proximité géographique. Il s’agissait selon les dires des conseillers d’un déplacement plus environnemental qu’agricole et à ce titre, ils n’avaient pas envisagé de rencontrer les représentants des agriculteurs hormis une présence symbolique du président de la chambre d’agriculture de l’Eure lors de l’événement, la DDTM n’étant même pas conviée. La FNSEA 27 a lourdement insisté auprès du préfet afin qu’elle puisse faire remonter les messages agricoles à la présidence de la République. Ainsi, un rendez-vous a été obtenu in extremis.

 

LA SITUATION DANS LE DÉPARTEMENT DE L’EURE

Fabrice Moulard, Amaury Levesque et Victor Delavoipière se sont partagés la parole. Après une présentation de la diversité des contextes pédoclimatiques du département et des modèles agricoles qui en découlent par Fabrice Moulard, Amaury Levesque a dressé un portrait de la situation des cultures du département avec un focus particulier réalisé sur les betteraves (à la question indemnisation, il a été répondu l’imminence du déblocage de la situation et des fonds…) et notamment le revers de la médaille à la réautorisation temporaire des néonicotinoïdes, à savoir le cadre restrictif de réimplantation.

Victor Delavoipière a présenté la situation difficile des filières d’élevage et leur rôle dans le maintien des prairies et de la biodiversité ; il a aussi évoqué l’installation des jeunes.

 

CONCILIER AGRICULTURE, ÉCONOMIE, ENVIRONNEMENT ET BIODIVERSITÉ

Fabrice Moulard a mis ensuite en avant le risque de déséquilibre de filières en rappelant la nécessité de maintenir des outils de production. Il a rappelé l’importance du contrat de solutions et de la diversité des expérimentations déjà menées ainsi que la réalité d’une exploitation agricole qui est une affaire de gestion d’équilibres complexes. L’importance de l’agriculture en matière de captation de carbone a été rappelée aux conseillers de la présidence, de même que les actions possibles en matière de services environnementaux par les agriculteurs. Allusion a été faite à la nouvelle association AS2E sur le sujet.

Fabrice Moulard, Amaury Levesque et Victor Delavoipière ont conclu leur intervention en insistant sur le besoin de conserver des outils de production et de maintenir une souveraineté alimentaire (ne pas importer ce que nous pouvons produire chez nous). Ils ont souligné le pragmatisme à avoir en matière de biodiversité et d’agroécologie (c’est le résultat global qui importe) ; par exemple, un peu de glyphosate peut être globalement préférable à un labour… Et enfin, la nécessité de systèmes agroécologiques durables, résilients et rémunérateurs pour les agriculteurs.

 

DES CONSEILLERS À L’ÉCOUTE

Les conseillers ont été à l’écoute et ont particulièrement souligné l’importance de la nécessité pour les agriculteurs de voir mieux rémunéré le stockage du carbone, de faire évoluer les pratiques vers un meilleur résultat écologique (en ne nuisant pas à la performance économique des exploitations).

Ils insistent sur le résultat à atteindre en matière écologique et de biodiversité, plus que sur les moyens pour les atteindre. Ils ont mis en avant les possibilités offertes par le plan de relance pour l’agriculture, les actions du gouvernement en matière de défense des intérêts économiques des agriculteurs (dérogation néonicotinoïdes, budget future PAC…).

Enfin, ils comprennent la nécessité de valoriser et mieux communiquer sur le contrat de solutions.

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