Aller au contenu principal

Une éclaircie pour les retraites agricoles.

Le principe de revalorisation des retraites agricoles à 85 % du Smic pour les chefs d’exploitation a été adopté à l’unanimité en seconde lecture à l’assemblée nationale ce jeudi 18 juin.

Marc Vancaeyzeele
Marc Vancaeyzeele
© DR:

La proposition de loi portée depuis trois ans par le député du Gers, André Chassaigne, dont tous s’accordent à saluer l’engagement et la ténacité, fera l’objet d’une dernière lecture d’ici juillet au Sénat.

Dans le contenu des dispositions adoptées, le minimum de pension d’un chef d’exploitation à carrière complète est revalorisé à hauteur de 85 % du Smic net agricole contre 75 % jusqu’à maintenant. Cela représente une hausse mensuelle de 110 euros, portant ainsi la pension à 1 025 euros au lieu de 953 euros. La revalorisation doit concerner les futurs retraités mais aussi les retraités actuels. La date d’application initialement souhaitée au 1er janvier 2021 n’ayant pas été retenue, elle est repoussée à 2022.

 

AMENDEMENT DU GOUVERNEMENT

Pour les organisations syndicales FNSEA et anciens exploitants, il s’agit là d’un pas en avant, fruit d’un travail de longue haleine entamé depuis 2003. André Chassaigne a rappelé lui-même, lors de ces débats, combien les représentants des anciens exploitants de la FDSEA de son département s’étaient régulièrement manifestés auprès de lui pour dénoncer les faibles montants des retraites agricoles. Mais cette avancée ne rend pas ce nouveau dispositif complètement satisfaisant. En effet, un amendement du gouvernement est venu limiter la disposition aux carrières exclusivement agricoles, mettant ainsi de côté les poly-pensionnés qui ont cotisé dans plusieurs régimes, et ils sont nombreux. Cette limitation exclurait 100 000 agriculteurs retraités (soit 196 000 bénéficiaires potentiels contre un total initial de 290 000). L’enjeu économique n’est pas neutre non plus puisque la dépense passerait ainsi de 407 à 205 millions d’euros. Rien non plus pour améliorer le sort des conjointes et des aides familiaux dont la pension plafonne à 555 euros par mois.

C’est dire que le dossier des retraites n’est pas clos, ces oublis doivent être réparés. La FNSEA et les Anciens exploitants restent donc mobilisés et surtout vigilants afin que ce soit bien la solidarité nationale qui finance cette revalorisation, conformément aux engagements gouvernementaux.

 

 

MARC VANCAEYZEELE, président des anciens exploitants de la FNSEA 27

Je suis à la fois surpris et réjouis de cette annonce. En effet, en 2017, la proposition du député André Chassaigne avait ouvert favorablement les discussions à l’Assemblée nationale ; puis en 2018, un vote de blocage du gouvernementen renvoie l’étude à plus tard. Et dernièrement, à la surprise de tous, « les affaires reprennent » avec le soutien de la majorité gouvernementale. Même si tous les points de la proposition initiale n’ont pas été retenus, je veux saluer le travail mené depuis longtemps par notre section nationale des anciens exploitants mais aussi le relai indiscutable qu’a été André Chassaigne dans cet aboutissement. Après la période délicate que nous venons tous de traverser, toute embellie est bonne à prendre. C’est un grand pas. Nous continuerons toutefois à défendre les oubliés du dispositif et nous resterons attentifs à son application et son financement d’ici 2022. Il serait inacceptable que, comme en 2016 pour la revalorisation à 75 % du Smic, la charge soit supportée au final et en partie par les actifs agricoles. Actifs que nous assurons de notre solidarité dans le contexte professionnel et économique qu’ils traversent actuellement. Enfin, j’ai trouvé dans ces débats parlementaires une satisfaction : la reconnaissance unanime et appuyée, de tous les représentants politiques, pour notre profession. Certains la trouveront peut-être tardive ou circonstanciée, mais il était urgent de le dire et de rappeler la fonction nourricière de l’agriculture. Mieux vaut donc tard que jamais.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Eure Agricole.

Les plus lus

Il nous a quittés

Notre confrère FRANÇOIS CARBONELL, ancien rédacteur en chef et directeur délégué de l'Eure Agricole de 1989 à 2020, nous a…

Dicotylédones émergentes sur pois d'hiver.
Stratégie de désherbage des protéagineux d'hiver.
A l'approche des semis des pois et féveroles d'hiver, la préparation de sa stratégie de désherbage doit se réfléchir en…
Plus de 80 intersections sur la D 613 entre Évreux et Lisieux. Des lieux hautement accidentogènes que le Département sécurise depuis 2021 par des mesures autres que la limitation de vitesse à 90 km/h.
Le 27 repasse au 90 sur 4 197 km de routes.
Après avoir décéléré, le Département rétropédale en repassant les quelques 4 200 km de routes départementales aux 90 km/h au lieu…
Toujours moins de bovins en Normandie.
L'observatoire annuel 2023 de l'élevage bovin en Normandie vient de paraître. 
Dès l'été 2025, Enedis facturera des frais de relève aux foyers non équipés d'un compteur connecté Linky.
Les résistants au compteur Linky.
Refuser l'installation d'un compteur Linky n'est pas illégale mais devient désormais un choix couteux.
" Le contingent supplémentaire de 99 000 tonnes accordé au Mercosur viendra doubler les volumes d'aloyaux  importés aujourd'hui de cette zone ", a déploré Patrick Bénézit,
Mercosur : des conséquences en cascade pour l'agriculture française.
Quatre interprofessions (de la viande bovine, de la volaille, de la betterave-sucre et des céréales) se sont mobilisées la…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 175€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site l'Eure Agricole
Consultez le journal l'Eure Agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal de l'Eure Agricole