Une rentrée attendue dans l’enseignement agricole.
Caroline Guillaume, directrice régionale de l’alimentation, de
l’agriculture et de la forêt, a terminé ses visites de rentrée le
3 septembre au centre de formation en élevage de Canappeville.
l’élevage porcin.
Après une période difficile due au confinement, l’enseignement agricole de Normandie a accueilli, la semaine dernière, plus de 9 500 élèves et étudiants, ainsi que plus de 2 600 apprentis, pour des formations allant de la 4e ou du CAP aux diplômes d’ingénieurs. Globalement, la région a perdu, d’après les données de fin août, 1,7 % de ses effectifs en formation initiale par rapport à 2019. En revanche, les effectifs sont en hausse pour l’apprentissage :+ 8,9 %.
QUATRE FAMILLES
« La rentrée se passe bien, parce qu’elle a été bien préparée, il y a eu une vraie mobilisation à la suite du confinement et enseignants comme étudiants étaient contents de se retrouver », constate Caroline Guillaume, qui a visité quatre établissements les 2 et 3 septembre, dans la Manche, le Calvados et l’Eure. L’enseignement agricole en Normandie, c’est 55 établissements de quatre « familles » : l’enseignement agricole public, les MFR, l’enseignement agricole privé et l’Unrep. Le centre de formation à l’élevage de Canappeville appartient à la dernière catégorie. Il s’agit d’un petit établissement, qui forme à l’élevage bovin laitier et à l’élevage porcin.
Avec seulement 20 salariés dont14 formateurs, le centre accueille entre 95 et 100 apprenants chaque année (apprentis et stagiaires). Les portes ouvertes n’ayant pas pu être organisées cette année, le directeur Amédée Hardy, était un peu inquiet mais au final, l’année 2020 se passe bien. « Chez nous, ce n’est pas vraiment la rentrée puisqu’on accueille du monde toute l’année pour des formations qui commencent à différentes périodes de l’année ».
Les apprenants viennent de plusieurs départements, au-delà de la Normandie, car le centre ayant la réputation de former au terrain, il séduit de nombreux jeunes. D’ailleurs, Caroline Guillaume a pu discuter avec un apprenti qui lui a expliqué ses motivations pour suivre la formation de Canappeville : le terrain, et la disponibilité des formateurs. « Je n’ai pas l’impression de perdre mon temps ici ».
Amédée Hardy remarque qu’il accueille de plus en plus de filles, qui au départ étaient plutôt attirées par le monde du cheval mais ne pouvant facilement trouver du travail, choisissent finalement de s’orienter vers l’élevage porcin ou l’élevage bovin. Le profil va de plus en plus vers du hors cadre familial pour cette petite structure à la solide réputation. Le site dispose de 290 truies et 105 vaches laitières, sur 130 hectares, dont 55 ha pour le fourrage. La présence d’un robot de traite depuis 2015 est « un vrai plus » pour les stagiaires et cet investissement séduit également le service de remplacement qui a constaté un besoin sur le terrain de former à cet outil. En élevage porcin, Canappeville forme entre 8 à 10 personnes par an. Mais elle pourrait en accueillir davantage car le terrain en a besoin.