Volailles et porcs, des filières d’avenir en Normandie !
Terres d’avenir, le forum des métiers agricoles organisé par
JA Normandie se tient jusqu’au 19 février en virtuel. Parmi
les conférences proposées, celle sur l’élevage avicole et porcin a séduit un public large.
Luc Chadine, de JA Normandie, a animé dans le cadre de Terres d’avenir le 21 janvier, une table ronde virtuelle avec Laurence Sellos, représentant Avi Normandie et Jean-François Osmond, représentant l’Arip. Ce sont les volailles et les porcs qui étaient mis en avant, deux productions qui pourraient susciter des installations, car la demande est là.
DE NOMBREUX ATELIERS
En Normandie, la filière avicole, c’est 3 % de la production nationale, à côté de grosses régions productrices comme la Bretagne ou les pays de la Loire. 840 exploitants sont répartis dans les cinq départements. Il y a de nombreux ateliers : volailles de chair, oeufs, lapin… comme l’a rappelé Laurence Sellos, de Avi Normandie. « C’est une filière d’avenir, car elle demande peu de foncier, moi-même, je me suis installée avec 4 hectares pour élever 10 000 poules pondeuses. Les abattoirs cherchent des producteurs et la consommation ne cesse d’augmenter. »
En porc, il y a 510 sites en Normandie. C’est la quatrième région en volume et elle représente 5 % de la production nationale. En Haute-Normandie, les ateliers sont de plus grosse taille qu’en Basse-Normandie. « Contrairement à la volaille, cela demande beaucoup de capitaux pour s’installer. Les éleveurs essaient de produire leur aliment pour être moins dépendant », explique Jean-François Osmond de l’Arip. 95 % des éleveurs passent par une coopérative ou un privé qui vendent aux abattoirs. Les 5 % restant font de la vente directe. « Cela tend à se développer en Normandie, mais c’est un marché de niche qui nécessite moins de foncier ».
Pour Laurence Sellos, un atelier volaille, cela s’articule assez bien avec un atelier grandes cultures. On en trouve ainsi dans l’Eure, d’autant qu’un abatteur, Labrouche, propose cette diversification aux jeunes qui s’installent. En Seine-Maritime il y a davantage de vente directe avec un gros développement en oeufs car il y a un centre de conditionnement dans la Somme qui viennent chercher les jeunes agriculteurs pour mettre en place des ateliers de poules pondeuses.
Jean-Francois Osmond note qu’en porcs, la filière attire des filles pour être salariées agricoles. « La gestion de l’emploi du temps dans cet atelier est simple, car c’est une production cyclique. En période d’engraissement, l’alimentation est automatisée. Beaucoup de producteurs cherchent des salariés, pas forcément issus du milieu agricole, car on peut les former. »
VISITES VIRTUELLES
Des formations existent à Yvetot par exemple, en Seine-Maritime, avec un module pour volailles, ou à Canappeville dans l’Eure pour la production porcine. Pour faire connaître ces métiers, l’Arip intervenait dans les classes avant la crise sanitaire, avec des lunettes 3D. Elle a trouvé des solutions pour respecter les gestes barrières et propose désormais des visites virtuelles chez des producteurs équipés d’internet.
En conclusion, Luc Chadine a expliqué que les Normands n’ont pas à rougir de leurs productions, qu’ils doivent continuer ce qu’ils font de bien et qu’il y a bien un avenir dans ces filières d’élevage.