Agriculture de précision et méthanisation par be Api
Au 25 février, l’avance spectaculaire des stades du colza laisse présager une floraison précoce et redouter des gelées sur des organes sensibles.
En Normandie, les stades majoritaires du colza sont D1-D2 (début montaison - boutons accolés ou déjà visibles), soit 2 à 3 semaines d’avance par rapport à une année normale. Les nombreuses parcelles ayant subi des levées laborieuses en septembre maintiennent des fortes hétérogénéités de stades. La priorité du moment reste avant tout la fertilisation (azote et soufre).
Une vigilance quant aux menaces insectes doit également être apportée. L’hiver très doux a fait suite à une fin d’automne copieusement arrosée. Le mois de janvier beaucoup moins pluvieux que les autres mois a permis au colza de ne pas souffrir trop des phénomènes d’asphyxie racinaire. Conséquence suite aux excès thermiques, la culture s’est réveillée très tôt, ou ne s’est tout simplement pas arrêtée pendant l’hiver.
Les biomasses du colza sont en retrait de 25 % environ par rapport aux cinq dernières années. Les biomasses ont assez peu évolué pendant l’hiver 2019-20 tout particulièrementsur le littoral des départements 76 et 14. La majorité des parcelles est dans la fourchette [0,5-1,0] kg/m²en sortie hiver, d’après les données Airbus-Farmstar validées dans la région. La moyenne est proche de 0,8 kg/m². Les colzas ont produit davantage de biomasse dans l’Orne, la Manche et l’Ile-de-France que dans l’Eure. Le Calvados et la Seine-Maritime sont vraiment un cran en dessous dans la majorité des cas (0,3 à0,7 kg/m² en sortie hiver). A l’exception des parcelles impraticables, les premiers apports ont été réalisés. L’apport de soufre conjointement à celui de l’azote est à envisager dès que possible si ce n’est pas encore fait, quitte à le positionner lors du premier apport d’engrais. Les plantes à D1-D2 expriment des besoins non négligeables. Les circonstances de l’année (faibles biomasses, avance des stades et ressuyage des parcelles) doivent inciter à la prudence. La fertilisation azotée et soufrée devient une priorité pour de nombreuses parcelles.
LARVES D’ALTISES
En tendance, les infestations larvaires ont progressé depuis novembre. Elles sont passées de 1-2 larves par pied en entrée hiver à 3-4 larves par pied en sortie hiver. La pression est bien là mais la pousse du colza jusqu’à ce jour tende à esquiver les problèmes.
Aucune intervention n’est à prévoir contre ce ravageur à ce stade de l’année. A ce jour, on considère qu’au moins 80 % des parcelles ne présentent pas de symptômes alarmants (de type retard de végétation,plantes buissonnantes). Certains secteurs historiques à problème maintiennent toutefois des signes de faiblesse : ce sont par exemple les situations argileuses autour de Falaise, Argentan, et différents secteurs du pays de Bray (76) et de la vallée de la Bresle.