Avec une nouvelle unité de teillage, CTLN encore plus à l'international.
La CTLN (Coopérative de Teillage du Plateau du Neubourg) a inauguré, le 16 juin en présence de 900 convives, sa nouvelle unité de teillage comprenant deux lignes de transformation. « Un investissement qui illustre notre capacité à nous ouvrir à l'international », a surligné Pascal Prévost, son président.
« Le chantier a débuté dans un contexte radieux puis est arrivée la Covid 19. Nos travaux ont conservé leur progression. Nous n'avons jamais douté. Nous avons gardé le cap malgré l'incendie en 2021, 4 mois d'arrêt ». Dans son discours inaugural, Pascal Prévost a remis le sens coopératif au coeur du village. « Une vraie famille et une activité qui s'inscrit dans le temps », évoquant les pionniers tels Michel Vannier et Jean-Baptiste Voisin. « Il n'y a pas d'école du lin. Le savoir-faire se transmet dans nos teillages, de la terre à la chemise, pour une fibre de caractère produite par des hommes de caractère. Soyons fiers de notre métier ! » Malgré les aléas, la nouvelle unité est donc arrivée à bon port mais ce n'est pas une fin, plutôt la continuité d'une évolution extraordinaire parce que cette fibre « vouée à rester dans les armoires de nos grands-mères, certains acteurs de la filière en ont décidé autrement ».
LA FORCE D'UN COLLECTIF
« La réflexion de ce projet d'ampleur a démarré il y a 4 ans, a rappelé Bertrand Coulier. Un merci particulier à nos élus et à Christophe Burel (directeur adjoint) qui a suivi le projet de A à Z ». Le directeur de la CTLN a aussi le sens du collectif, « il n'y a pas d'entreprise sans homme à l'écharpe bleu ciel. Depuis un an, je découvre de nouvelles personnalités car 30 % des effectifs a moins d'un an d'ancienneté. C'est grâce à vous tous que, chaque jour, nous produisons fibres longues ou courtes en qualité et quantité ».
Quantités croissantes en fibres longues (Europe, Chine, Inde, Amérique du Nord), fibres courtes (automobile, papeterie...), anas de lin (panneaux agglomérés, litière...). Avec cet investissement, CTLN augmente sa capacité de production de 50 %. « Nous pouvons désormais transformer jusqu'à 65 000 t de paille de lin par an et ainsi répondre à un marché en croissance, demandeur d'une fibre tracée et de qualité », pronostique Pascal Prévost.
« Bonne saison de lin et bonne moisson », a enchaîné Marie-Noëlle Chevalier, conseiller régional mais aussi productrice de lin depuis 1976 et adhérente CTLN, soulignant au passage « beaucoup d'améliorations pour le confort du travail du champ au teillage ». Reste à bien arracher, bien retourner et bien enrouler pour bien teiller. Une ligne de conduite suivie depuis 1948 et transmise de génération en génération