Cheptel français et disponibilités des mâles sur le marché maigre.
Après une période de capitalisation, le cheptel allaitant est, depuis 6 ans, en décapitalisation prolongée et marquée. Aussi, depuis 2016, ce sont 450 000 vaches allaitantes qui ont disparu, soit une baisse de 11%.
Cette baisse du cheptel mère, implique une baisse des animaux nés, et donc des disponibilités sur le marché.
Côté marché des mâles allaitants pour la fin d'année 2022, d'après Idele, en s'appuyant sur les données de cheptels et les outils de modélisations de la destination des mâles (basées sur l'historique), les sorties de mâles allaitants entre septembre et décembre, destinées à l'export, étaient estimées entre 255 000 et 270 000 têtes.
Ces 2 bornes sont liées à 2 tendances : la borne basse correspond à des mises en place « dynamiques » en France pour la production de jeunes bovins (tendance de 2021) ; tandis que la borne haute correspond à une orientation plus favorable vers l'export au détriment de l'engraissement en France (tendance de 2019).
Par ailleurs, le marché export concerne chaque année environ 750 000 mâles allaitants français. Aussi, d'après les données d'export déjà disponibles depuis le début d'année, on peut estimer que, sur la période septembre-décembre, le marché puisse attendre environ 310 000 têtes.
Ainsi, sur la fin d'année, en raison de la faiblesse de l'offre de broutard français, on estime que le marché export appellerait entre 40 000 et 55 000 têtes de plus que les disponibilités attendues selon la dynamique de mise en engraissement en France.
Aussi, comme on l'a constaté en septembre, dans un contexte d'offre restreinte, le marché du broutard cet automne devrait être particulièrement dynamique, tiré par les besoins à l'export.
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La baisse du cheptel allaitant induit de fait la baisse du nombre de broutards mis sur le marché. Cette situation est la conséquence de la politique de prix menée depuis une décennie par les acteurs de l'aval de la filière refusant de payer la valeur réelle de la viande aux éleveurs !
Sans juste rémunération, les éleveurs cessent leur activité ou s'orientent vers d'autres productions. Aujourd'hui, le nombre de broutards est inférieur aux besoins, la loi du marché devrait agir, le prix à l'éleveur devrait monter. Nous ne devons pas laisser passer cette opportunité, les éleveurs ont été jusqu'à présent la variable d'ajustement. Ils ne doivent plus l'être. Il est important de saisir cette opportunité en raison de la conjoncture qui risque d'être très compliquée cet hiver notamment en raison du prix de l'aliment, du prix et de la disponibilité énergétique et du manque de disponibilité des fourrages. Des éléments qui impacteront à la hausse nos coûts de production.
La contractualisation et le coût de production des broutards sont en vigueur depuis le premier juillet. L'ensemble de la filière doit s'en emparer pour infléchir le déclin du troupeau allaitant et permettre de répondre aux besoins du marché. Dans le cas contraire, tous les acteurs amont et aval seront perdants. En premier lieu, les éleveurs et en bout de chaine, le consommateur.