Environnement : le radar ornithologique rend sa copie.
La Fédération Régionale des Chasseurs de Normandie a présenté, le 12 septembre dernier à l’Abbaye aux Dames à Caen, les premiers résultats de l’étude du radar ornithologique. Premiers chiffres : 1,2 million d’oiseaux par km de front ont été détectés en Baie de Seine (14) de juillet 2020 à mai 2021. Un million d’oiseaux dans la Baie des Veys (50) de juillet 2019 à mai 2020.
grises et tutti quanti s’en réjouissent aussi.
POLEMIQUE STERILE ?
Retour en 2018. La Région Normandie accepte d’apporter son concours financier à une expérimentation menée par la Fédération Régionale des Chasseurs en collaboration avec l’Isnea (Institut scientifique nord-est-atlantique).
180 000 € pour le financement et l’installation de deux radars ornithologiques en Baie de Seine (14) et Baie des Veys (50). Objectif : comptabiliser quantitativement et qualitativement les flux migratoires des oiseaux dans un contexte de réchauffement climatique. « Politiquement incorrect », jugent certains courants de la pensée environnementale qui voient en ce soutien une collusion Chasseurs-Majorité régionale. EELV (Europe Ecologie Les Verts) parle même de « clientélisme ». Un début de polémique qui fait le miel des médias nationaux grand public. Quatre ans plus tard et après que les deux radars aient comptabilisé et qualifié plusieurs millions d’oiseaux (chassables, non chassables, protégés voire même en voie de disparition), le président de région a fait retomber le soufflé. « Quand on est chasseur, on est soucieux en permanence de la biodiversité. On connait mal la nature d’autant plus qu’elle évolue avec le changement climatique. Il faut vulgariser les résultats de cette étude », a préconisé Hervé Morin.
Une étude loin d’être finalisée. Il faut encore affiner les échosignatures pour déterminer avec un meilleur niveau de fiabilité les différentes espèces détectées. Pas question pour autant de jouer les pisse-froid devant une technologie capable d’identifier une nuée de coccinelles.
LES OIES GRISES S’ARRETENT A BORDEAUX
Une technologie suisse qui s’est d’abord développée à des fins militaires comme en Israël. Un petit territoire, véritable nœud ferroviaire aérien, où transitent chaque année 500 millions d’oiseaux, bien plus qu’aux USA. « Il s’agit de suivre les populations migratoires et sédentaires et voir comment, avec le changement climatique, les voies migratoires évoluent », précise Nicolas Gavard-Gongallud (directeur de la Fédération des Chasseurs de l’Eure). Une évolution visible à l’œil nu comme ces oies grises qui s’arrêtent désormais à Bordeaux. Mais l’œil humain a ses limites : 200 mètres de visibilité. Le radar, c’est plusieurs milliers. De plus, il est corvéable à merci, 7 jours sur sept, de jour comme de nuit même par mauvais temps, avec des résultats déjà tangibles. « Les oiseaux d’eau préfèrent les vols nocturnes. Le radar nous donne quelques envies d’y croire ». Il ne se suffira pas cependant au vu de la complexité de Dame Nature. Il faut renforcer ce travail avec un complément de suivi comme par exemple la pose de balises sur des espèces ciblées. Cela représente un coût, mais Hervé Morin ne ferme pas les cordons de la bourse régionale. Un nouveau sujet de polémique en perspective ?
Qui de EELV ou de son prochain pendant « Les écolos » prendra la mouche ? Réponse peut-être le 1er octobre avec ce nouveau-né dans le paysage politique français.